
Avec ce concept album, Bowie nous narre l'histoire de son double : un extra-terrestre, androgyne, qui vient délivrer le monde grâce au rock. On peut en sourire, il est vrai que l'histoire est plus que ridicule comme les paroles de l'album qui valent le coup aussi. Mais finalement ne reconnait-on pas là le génie de Bowie, en tirant du grotesque une si grande beauté. Et cela grâce à l'univers sonore que Ziggy est arrivé à créer.
Car avec ces si superbes arrangements, l'album nous ferait croire que ces araignées viennent bien de Mars pour nous sortir des morceaux aussi bien foutus. Ensuite, il y a ces riffs qui vous prennent aux tripes, et on se prend à imaginer que le Starman pourrait bien nous accorder un quelconque salut avec son mélange du glam de T-Rex et la pop Beatleslienne. Avec un Ronson qui martèle sa guitare comme s'il voulait que les notes qui en sortent aient une quelconque matérialité. Enfin on a le chant de Bowie qui nous raconte certes de drôles de petites histoires, mais avec tellement d'assurance, de conviction et de passion qu'on ne peut que finir par y croire, se mettre à avoir foi en ce Dieu vivant, et partager son amour pour le rock !