Aladdin Space
Ce décompte-là on l'avait pas vu venir. Il a eu lieu en stéréo, un peu camouflé par le reste, pas comme celui de Space Oddity. Il a probablement démarré à peu près au même moment, initié à ta...
Par
le 11 janv. 2016
104 j'aime
14
The Rise and Fall of Ziggy Stardust est un disque important, il contient quelques unes des plus belles chansons pop de tous les temps mais il n'est quand même pas si parfait que cela, et plus le temps passe plus je trouve que les scories ressortent. Oui, il y a beaucoup de musicalité, chaque chanson ressemble à un tube, les refrains brillent, les mélodies sont luxueuses... mais il y a aussi beaucoup de gras, des chansons qui manquent en quelque sorte de simplicité, d'efficacité brute. C'est plutôt indiscernable lors des premières écoutes, la découverte peut en effet s'avérer euphorique, mais cela me frappe à chaque réécoute. Force est de constater que je m'emmerde par moment.
Et j'impute cela à ce gras relatif, ces passages instrumentaux plus ou moins inspirés, ces guitares ou ces cuivres un peu minaudiers et languides, qui ne savent pas faire dans la retenue ou l'émotion sincère. A ma grande surprise, j'ai l'impression que Ziggy Stardust annonce ni plus ni moins (déjà) les travers d'Aladdin Sane, cette passion irraisonnée et déraisonnable pour la musique américaine, la soul, les cuivres, le rock'n'roll qui sent la parodie copie carbone sous naphtaline. Oui, Bowie singe déjà beaucoup, ce qui fait que l'album manque vraiment de cohérence, de liant, et d'émotion tout simplement.
Plus ça va et moins je comprends le rapport entre la force de Five Years et les envolées électriques chaloupées de Moonage Daydream, entre la virtuosité de Starman et les gros sabots de It Ain't Easy, sans parler des balourds Star et Hang On To Yourself (ce sont eux, en partie qui annoncent clairement Aladdin Sane). Même un morceau comme Soul Love - Ziggy Stardust aussi (Starman également, si si, réécoutez la fin du titre) - n'est pas épargné par des parties instrumentales boursouflées. Oui c'est ça en fait, le disque me paraît pataud, la production manque de légèreté, d'épure, alors que dans le même temps certaines des meilleures mélodies tutoient les cieux. Hunky Dory faisait mieux à ce niveau, c'est un disque qui respire malgré une deuxième moitié d'album plombante.
Donc voilà, il manque une âme, une identité à Ziggy Stardust. J'aimerais voir un peu de David Bowie à travers ces 11 titres, savoir ce qui le définit, et ce en quoi il croit, un peu de sincérité et de spontanéité au-delà de ce qui - il faut bien finir par l'avouer - n'est qu'un show, une représentation théâtrale. Rock 'n' Roll Suicide se veut tragique, épique ? Il est trop calculé pour être émouvant, derrière l'effet impressionnant, c'est froid, clinique.
Après, Ziggy Stardust reste un bon album, mais je trouve qu'il est légèrement surfait, il a du mal à résister au temps, passée la découverte pétaradante et la poudre balancée aux yeux. J'essaye juste de comprendre pourquoi je continue à apprécier l'album et en même temps à le trouver un peu chiant, pourquoi je n'ai pas gardé un enthousiasme naïf face à certaines chansons qui m'aguichent constamment mais semblent dans le même temps me narguer d'un air moqueur. Restent Five Years, que j'ai considéré à l'époque comme la plus grande chanson pop qui soit - justement car elle fait preuve de retenue, d'un certain dépouillement avant l'explosion cathartique ? - et Starman dont le refrain s'envole à chaque coup au firmament.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top albums 1972, Ma discothèque - Les indispensables et Les meilleurs albums de David Bowie
Créée
le 10 janv. 2018
Critique lue 265 fois
D'autres avis sur The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars
Ce décompte-là on l'avait pas vu venir. Il a eu lieu en stéréo, un peu camouflé par le reste, pas comme celui de Space Oddity. Il a probablement démarré à peu près au même moment, initié à ta...
Par
le 11 janv. 2016
104 j'aime
14
Allez, cette fois je vais réussir à faire une critique de cet album. Après au moins 10 tentatives je le sens, cette fois sera la bonne, je vais écrire une critique sur cet être sans sourcil, avec des...
Par
le 18 mars 2013
35 j'aime
1
Ziggy stardust, cinquième album studio de David Bowie, sort en 1972. Il s'agit d'un concept album centré autour du personnage de Ziggy, icône du Glam rock, messager d'une intelligence extraterrestre,...
Par
le 4 févr. 2020
23 j'aime
6
Du même critique
Je ne sais par quel miracle la musique de Beach House arrive à créer une nostalgie de rêveries insondables. Les mots ne sont pas assez forts pour évoquer le pouvoir étrange des chansons de ce groupe...
Par
le 7 juin 2012
23 j'aime
5
Tim Buckley est presque aussi connu, si ce n’est plus, pour être le père de Jeff Buckley que pour sa musique, et c’est finalement un bien triste constat. Car il suffit d’écouter les albums de Tim...
Par
le 1 juin 2013
17 j'aime
1
Figure 8 est l'aboutissement logique ayant mené Elliott Smith du folk intimiste à la pop étincelante et fastueuse. C'est en tout cas l'effet que donne l'album, mais il faut avouer que le chanteur est...
Par
le 7 juin 2012
16 j'aime