
Donc, le premier album de Pink Floyd, largement influencé par Syd Barrett. Cela se ressent d'ailleurs: ce qu'on entend sur cet album, on ne réentendra plus de ce style ensuite. Barett a une telle griffe, une telle vision d'harmonie que cela en devient vraiment irremplaçable. Après, si c'est dommage ou pas pour le public de Floyd, à propos de son départ, c'est un autre débat. Moi, je pense sincèrement qu'on n'aurait pas eu de joyaux comme "The dark side on the moon" ou "the wall" si Barett aurait gardé son emprise sur le groupe. Cela s'entend!
Donc, ce disque en lui-même: très agréable à écouter. Il y a une certaine fraicheur mêlée à du spatial, une contradiction sonore qui démontre vraiment ce qu'est un Groupe avec un grand G, toutes les possibilités d’innovation que cela implique, et surtout la liberté totale dans l'originalité. Ils se lâchent complètement, cherchent et parfois trouvent. Le meilleur exemple, comme le meilleur titre, est "Interstellar Overdrive", qui explore à mort les ressources de ces musiciens géniaux et dévoile une capacité de cohérence dans l'improvisation assez impressionnante. Mais à force d'expérimenter, de vouloir défaire la norme à tout prix, Pink Floyd oublie de régulariser la qualité des titres, et surtout de faire en sorte que l'on se rappelle. Moi, sur toutes ces chansons, je retiens "Interstellar Overdrive", "astronomy domine" et "take up thy stethopscope and walk", le reste je ne m'en souviens tout simplement pas ! ou alors c'est un souvenir bizarre, comme "chapter 24". A noter que, même si c'est un inédit, "see emily play" vaut le détour. Donc, c'est typiquement un album "voiture": fun en arrière fond, mais sans autre utilisation. Il n'empêche que c'est une véritable manifestation de leurs futurs coups merveilleux. Et j'avoue que j'aurais bien aimé voir encore deux ou trois albums de la période Syd Barett avec Pink Floyd.