
The Piper at the Gates of Dawn sorti en 1967 signe le premier album de Pink Floyd et le début d’une épopée fantastique. Dans un contexte musical où le genre artistique prédominant est le rock psychédélique cet album s’inscrit dans l’essence même de cette identité et deviendra un pilier inamovible de ce courant.
(1967 est d’ailleurs probablement l’année la plus importante pour la musique avec une richesse et qualité sonore rarement égalées, l’apparition de groupe comme les Doors, Jefferson Airplane, The Velvet Underground, The Jimi Hendrix Experience et bien sûr Pink Floyd; mais cette année des révélations sera aussi marquée par la période psyché des Beatles (ma préférée))
C’est donc dans toutes ces œuvres principalement psychédéliques que The Piper at the Gates of Dawn voit le jour. Le joueur de flûte aux portes de l’aube est un album incroyable où le talent de Syd Barrett véritable leader artistique du groupe peut s’exprimer à travers diverses expériences, des sonorités spatiales et planantes. On sent dès l’introduction avec le formidable "Astronomy Domine" l’influence des drogues hallucinogènes sur le compositeur qui se poursuivra tout le long de ce voyage galactique avec des expérimentations sonores uniques, un riff terrible, une guitare au son relativement clair mais subtilement saturé, Waters le soutient avec une basse solide, le clavier de Wright discret mais beau et la batterie efficace de Mason.
Les voix sont sublimement superposées accentuant le côté psyché de l’album et le coté névrosé de Barrett, le son pur cristallisé immortalise à tout jamais ces mélodies envoutantes. Des paroles et une pochette troubles jouant sur l'aspect hypnotique et délirant que l'ambiance de l'album peut prendre. L'album est très riche avec des instrumentales flamboyantes à l'image de l'avant-gardiste "Interstellar Overdrive" nous proposant un véritable festin avec une première partie où les instruments joués se déchainent avec euphorie pour ensuite basculer dans un univers dérangé, (Syd nous invite dans sa tête)... The Piper at the Gates of Dawn possède une atmosphère musicale unique avec des sonorités se présentant comme étant les prémices du rock progressif, proposant un son à l'acide et aux barrettes (Syd Barrett, navré de ce jeu de mot) il gagne sa place légitime dans l'histoire de la musique et les meilleurs albums psychédéliques ainsi que ceux du Floyd. Un album à vivre au casque dans le calme afin de pouvoir profiter au maximum de l'expérience proposée pour un moment planant et d'évasion...Un son certes loin de ce que fera le Floyd par la suite avec Gilmour mais tout de même planant à absolument écouter pour son apport et sa place dans le rock psychédélique ainsi que pour le talent de Syd Barrett (RIP).