The End, So Far
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The End, So Far

Album de Slipknot (2022)

La fin est elle si loin ? (analyse morceau par morceau)

Je ne voulais pas écrire sur ce nouvel album de Slipknot, mais en voyant qu'il divisait vraiment: je me suis dit que le sujet valait le détour. Mon amour pour le groupe a eu des hauts et des bas, après un vol3 déroutant, ça c'est bien, mais dont personnellement je ne retiens que majoritairement que les morceaux les plus calmes, et ça c'est un comble, s'en est suivi All Hope is Gone, un album qui portait bien son titre n'arrivant pas à être apprécié de par son manque d'inspiration et ses problèmes d'écriture.

Pour moi, The Grey Chapter et We Are Not your Kind, sont à mettre dans le même moule, tant de la production que de l'écriture d'un aspect général, ce qui fait de "Grey" un meilleur album que le suivant de par son effet de surprise, les gens préférant WANYK étant généralement ceux ayant fait l'impasse ou survolé le précédent.

Ici, avec The End, So Far, l'hydre (aux trois têtes pensantes sur neuf) de DesMoine tente de faire évoluer son écriture après deux albums relativement similaires.

Dès le premier morceau, ADDERALL, servant d'introduction, on sent à travers les trois notes (le générique de la série See ça parle à certains d'entre vous ?) du premier riff une volonté: celle de retourner plus du côté de Vol3: The Subliminal Verses, et son côté plus planant, voire psychédélique ou comme à l'époque le groupe le disait: Un petit côté "Pink Floyd" (je vous laisse juge sur cette affirmation de leur part).

Bon ici, musicalement on est plus sur de la Pop, avec cette première ligne de basse particulièrement affreuse, le morceau en lui même se défend et conclue sur des déclinaisons du thème, sans faire monter la sauce...

On enchaine sur l'un des singles dévoilés en amont: THE DYING SONG (TIME TO SING) avec un superbe a cappella sous autotune bien bling bling de la part de Corey Taylor, ce qui tranche avec ce que semblait proposer le premier morceau avec une voix plus organique, ce qui est un comble avec le sous titre de "time to sing". Est ce que les paroles en ont le sujet ? Je n'ai pas été voir jusque là, s'en suit un pur riff à la Slipknot, le légendaire "toutouta" qu'on retrouve dans chaque album et un nombre important de singles, Motorhead et AC DC ont leurs recettes: Slipknot la sienne. Hormi le traitement de la voix son clair, on est sur un morceau bâteau de Slipknot, un beau pré refrain / refrain mais rien de révolutionnaire.

THE CHAPELTOWN RAG, autre extrait connu, propose une introduction façon Eyeless, titre du premier album, avec sa Jungle bien année 90: les DJ ne se foulent pas et surfent sur la tendance du retour des années 90, après avoir surfer sur celle du retour des années 80 dans le précédent album, ça fait plaisir mais on est sur exactement le même plan qu'Eyeless... le premier couplet rappelle un riff du premier album (Surfacing peut être ?) avec un groove au chant rappelant l'Heretic Anthem d'Iowa, heureusement le refrain mélodique (...) est là pour différencier.

Au second refrain, la guitare nous lâche une mélodie pour marquer une progression, similaire au second refrain de... Duality !

Alors oui c'est bien fait, mais tout ceci est déjà entendu, vous venez de réaliser un pot pourri de vos trois premiers albums en un morceau les gars, magique.

YEN, encore un autre morceau dévoilé durant la promo,s'ouvre encore sur une sorte d'interlude bruitiste des DJ's, bon on est content de les savoir un peu plus présents ces derniers temps, mais n'est ce pas là une preuve de difficultés d'articuler cet album à travers des transitions évidentes ? Là où la guitare ne sait pas faire, Sid Wilson et son pote (j'ai plus son nom) sont là pour faire le taff.

Un morceau lancinant et progressif comme à toujours su le faire Slipknot, armé d'un refrain bien harmonisé, c'est sympa, ça reste en tête.

Puis viens HIVEMIND. Les DJ à la rescousse en intro, encore. Les guitares partent, la batterie bastonne, ça blaste et nous revoilà sur un bon vieux "toutouta" ce bon vieux riff de base à la Slipknot. Un refrain mélodique vient foutre en l'air ce rouleau compresseur manquant d'originalité: à croire qu'un titre de Slipknot sans chant clair c'est devenu une espèce en voie de disparition. Après 5 minutes et 16 secondes longues, concluent par les DJS, passons à...

WARRANTY qui part direct. Normal les DJs ayant créés leur interlude sur la fin du morceau précédent, en fait c'est pareil mais déguisé. Enlevé le mur de grattes et les trois couches de percussions et de chants gonflant la prod' le morceau est peu inspiré, les surcouches font avancer la machine. Seul le break vers 2 minutes 20 apporte quelque chose d'original, mais ne dur qu'à peine 30 secondes.

Les DJs nous font une intro mystère et boule de gomme pour MEDICINE FOR THE DEAD.

Vers 50 secondes la guitare commence, tiens on revient sur quelque chose de plus posé, lourd.

Un riff peu commun pour du Slipknot, intéressant, mais c'est long un poil répétitif, ne justifiant pas sa longueur de 6 minutes 16, avec outro machines...

...pour repartir sur une introduction machines sur ACIDIC, la recette commence à être usée les gars on est au huitième morceau. Un titre bien plus posé, au chant clair partant sur des solos et diverses petites mélodies dans tous les sens des guitares, et de gros breaks batteries: tout le monde veut se laisser aller: là on le sent le trip à la Vol.3, une ambiance, une atmosphère parfois plus feutrée, psyché. Une proposition se terminant sur une note de basse: ça se souligne !

On repart sur un jeu de potentiomètre et larsen guitares sur HEIRLOOM: Il leur aura fallu le temps pour laisser les DJs en paix en introduction ! C'est mou, on dirait un morceau de STONESOUR, bien mélodique, tempo posé, mais upgradé par les samples et percussions de SLIPKNOT. C'est plus solaire, et même le solo rappelle l'autre groupe de Jim Root et Corey Taylor, tu m'étonnes que les gars mettent leur second groupe en pause tout va dans la boite à idée Slipknot sur l'ordi...

H377 reprend le format intro samples, ça aide à la transition, ou de ne pas en faire. On lance le rouleau compresseur, sur le couplet Corey Taylor , nous fait son moment performance gros débit, comme il le fait régulièrement depuis quelques temps, peut être pour être promu comme étant l'équivalent d'Eminem au metal. Le morceau est répétitif jouant sur deux ou trois riffs.

Un sample puis: DE SADE. Original dans l'ambiance, les harmonies: enfin, en introduction. Puis on se retrouve dans un morceau planant, sympa, mais pouvant être encore une fois juste du STONESOUR réorchestré, qui se finissent une pratiquement une minute de samples et larsens.

FINALE ayant pour première ligne de paroles: "I know it's a shame..." va nous trainer encore 5 minutes, la moyenne de ces 12 morceaux, jusqu'à la conclusion de ce septième album. Aaaah, il est loin le temps où Shawn "the clown" Crahan nous avait annoncé que son groupe prendrait fin au bout de 4 albums. Il aurait peut être dû plus s'écouter à ce sujet, au lieu de plus s'écouter dans ses petites manigances de pouvoir internes.

Ce morceau aurait pu être une belle fin, si les 11 morceaux précédents nous avaient emmené plus loin.

En conclusion, on se retrouve avec un album moyen, on sent que le groupe se cherche une nouvelle fois, comme il l'avait fait pour All Hope Is Gone, mais avec plus de pistes d'idées. Hélas ces pistes sont brisées en revenant sur leurs plans connus voire usés, des facilités réalisés avec des riffs pas aussi percutant que d'habitude ce qui à tendance perdre leur efficacité habituel. Peut être que ces pistes auront été trouvée pour le prochain album, en attendant ça plaira toujours au métalleux du dimanche, n'écoutant que ça, Rammstein, éventuellement Manson, Korn, et d'autres fers de lance tombés dans la culture populaire.

Ce qui n'aidera pas Le Clown et Taylor à se remettre en question, mais peut être l'insatisfait Jim Root ? La suite, on la découvrira dans quelque temps !

Loys_G__Bakemono
5

Créée

le 30 sept. 2022

Critique lue 383 fois

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