Depuis le temps qu’il me poursuit cet album. Je ne compte même plus. Enfin j’arrive à mettre la main dessus. Enfin je l’écoute de bout en bout. Le bijou du duo de choc made in UK. Love Is a Stranger sonne, c’est une exposition, morceau d’intro où il y a presque tous les ingrédients du succès. La voix d’ange de l’androgyne Annie Lennox, les chœurs idem, le thème simple et clair. « I want you. I want you. » Un phrasé à nul autre pareil cette Annie, sensuel et tranchant en même temps. Le must. Les synthés par ci par là sur le plat. Le batteur ? Où ça le batteur ? Ça ressemble à une programmation ce « batteur », et cette ligne de basse, je l’a soupçonne d’être programmée elle aussi. La New Wage devenue un gimmick mécanique qui s’est écrasé contre un mur qu’on appelle variété, et les années 80. « I want you. » Pas mal l’intro, troublante tout comme il faut.
I’ve Got an Angel semble être un peu plus tribal, avec la contralto en or qui lâche les chiens et atteint les nuages. Ce morceau chanté avec des accents de cantatrice au crane rasé. Qu’elle voix ! Je dois avouer que sa voix m’a toujours impressionné. Même quand la chanson est plus que minimaliste, faîte que pour mettre sa voix en valeur, un écrin dans une boîte. C’est posé, tranquille. De la disco sous morphine, endormie, puis morte de sa belle mort. Wrap it Up. C’est quoi ça ? Tous ceux qui ont des oreilles vous diront que c’est le plus mauvais morceau de l’album. Et comme nous vivons dans un monde parfait, il suffit d’aller sur le Tube pour chercher. Sur le tube on trouve la version originale ; donc c’est une reprise, je me disais aussi. De la pure Rythm and blues rageuse, avec des coups de reins boueux très funky. Explosif ! Impossible à refaire, en tout cas surtout pas dans de la synth-pop, trop froide pour encaisser les chocs. Que penser de cet hommage du disco au Rythm and blues ? Ça fonctionne pas. Bizarre faute de goût. Á l’image des années 80. Il ya beaucoup de fautes de goût dans ces années là. Du bon, voire du très bon, et quelques crash tests. Sa majesté le synthé et ses copines boîtes à rythme. Quelques boucles. Et le feu viendra encore une fois de la diva.
I Could Give You (A Mirror). Tout ça tient debout parce que derrière il y a le chevelu qui ne dit jamais rien, avec sa guitare et ses lunettes noires. Dave. Qui a arrangé tout ça ? C’est lui non ? La synthèse est tellement « originale » qu’un morceau d’Eurythmics se reconnaît en deux secondes. Donc voici la recette miracle. Une basse synthétique qui ronronne son riff. Annie Lennox démultipliée a plusieurs voix. Un beat mécanique qui s’enfle petit à petit, avec des chœurs si nécessaire. Et un solo de trompette bouchée (?) Ça c’est une surprise par contre. Une superposition de voix opératique très à l’anglaise, un rock repenti qui se soumet à la varièt. Et voici le coup de génie.
… (Are made of this). Que dire qui n’a pas encore été dit ? Rien. Multi samplé, diffusé, repris par tout le monde ou presque. Le hit wonder de chez Eurythmics dans toute sa splendeur. On ne sait pas pourquoi il est aussi simple et hypnotique. On ne sait pas pourquoi il nous poursuit comme ça depuis toutes ces années, depuis ce fameux soir où j’ai vu le clip à la télé il y a longtemps maintenant. Sweet sweet dreams. Why don’t you leave me alone ? C’est le morceau qui résume le mieux les années 80 avec le Billie Jean de MJ, et ceci n’engage que moi. Mais passons au suivant. C’est Jennifer, et on se croirait sur la plage, puis dans la belle bleue, avec des rayons laser bleus qui caressent le corps de Jennifer. Brian Eno n’est pas loin. C’est planant et les paroles sont ambigües, étirées en un long solo de guitare électrique. Jennifer serait-elle un avatar d’Annie tout simplement ? Peut-être.
« With your green eyes » et le morceau lui-même s’étire à l’infini.∞∞∞ tellement qu’on parle en espagnol dans la coda. On osait tout à l’époque. (Esta es la casa) This Is the House. Avec une « vraie » basse pour le coup, funk. Et des synthés qui font les cuivres, les voix, la cadence. Ça danse chez les Eurythmics, mais c’est jamais la folie furieuse New-wave oblige. Le tempo doit toujours rester en-dedans. Et la charley, mécanique. This is the house.
Somebody told Me. Ah… je retrouve l’Eurythmics que j’aime. Un beat sec, une Annie rageuse à pleine dents. Et un tube à n’en pas douter. Un sacré talent d’écriture d’arriver à faire simple, mélodique, et aussi efficace en même temps. La contralto coloratura est versatile et joue contre la basse. Ils se rentrent dedans. Somebody Told Me ! Arriver à faire sonner ça comme un chant tout court, sans lasser, de la pure musique, alors que ça ressemble à un simple slogan. Somebody told Me ! Yeah ! Superbe. C’est remplit de textures, de masses sonores choisies avec soin, juste ce qu’il faut. Morceau coulé dans du béton et souple comme la soie. C’est coll cet album. On finira par une confession. This City Never Sleeps. Femelle alpha. Annie. Sa vois s’accorde à merveille avec un ostinato à la basse. Sans personne autour, (en même temps une seconde voix se ferait écraser). Une puissance et une tessiture rare. Et des harmonies en suspension, allez ! Interminable et jouissif. Qu’on aimerait que se le soit, interminable comme c’est bon, 6:40 minutes plus tard.

Angie_Eklespri
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le 29 juin 2021

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