Superasleep

70 minutes ? 15 titres ? Sur le papier, de la part du groupe qui a signé Ultramega OK, Louder Than Love et Badmotorfinger, on peut se dire « génial » et saliver d'avance.

Puis arrive la réalité de ce Superunknown : si on cherche le groupe génialement survolté (au point d'en être parfois drôlement difficile à suivre, en tout cas pour un groupe classé « grunge ») qu'on connaissait jusqu'alors, on est mal tombé.

Le groupe semble engourdi et moins inspiré qu'auparavant. Chris Cornell s'est visiblement assagi, et si ses cordes vocales peuvent se perdre en remerciements (mon Dieu qu'elles ont dû souffrir sur les trois opus précédents, surtout Badmotorfinger où il est intenable), il n'en est pas de même pour l'auditeur en manque des envolées de Louder Than Love et Badmotorfinger... En tout cas, c'est pas forcément ici qu'on peut se rendre compte de ses capacités vocales et de pourquoi, depuis bientôt 4 ans, on a perdu un vrai grand chanteur.

Ceci dit, que Soundgarden ait voulu la jouer plus posé, pourquoi pas, à ce stade, ils ont déjà prouvé qu'ils savaient s'y prendre. Mais y a posé et posé, calme et calme, etc. Autant être honnête : on se fait clairement chier à certains moments.

Paraît-il que les membres du groupe n'avaient pas envie de se prendre la tête concernant la track-list et d'éventuellement virer 2-3 morceaux pour livrer un album moins long et rempli à ras bord (coucou le morceau titre qui aurait dû être raccourci d'une bonne minute) ? Ils auraient dû, et on aurait pu s'épargner les léthargies que sont My Wave, Mailman, Head Down, Black Hole Sun (oulala le blasphème, ben désolé, mais cette chanson m'a toujours fait royalement chier, et me dire que c'est elle qui représente le groupe aux yeux du grand public, ça fait réellement mal, j'ai d'ailleurs longtemps été induit en erreur en pensant que Soundgarden, c'était ça) et Limo Wreck.

Un Superunknown de 10 titres aurait rejoint sans grand problème ses trois prédécesseurs (Badmotorfinger en tête de liste) en terme de qualité. Hélas, ici, comme ailleurs, la quantité a pris le dessus...