
L'interview du Grand JD dit ce que tous ceux qui connaissent Stupeflip depuis longtemps savait déjà : que King Ju n'est pas qu'un "personnage", mais un mode de vie pour Julien B. Il ne peut littéralement pas se passer de faire du son car il a fait de cette activité la clé de voute de son équilibre mental fort précaire.
Au fil des ans et de la mort des illusions de son auteur, le son de Stupeflip se dépouille de sa mystique, du bluff et de la posture qui ont construit sa légende.
Stup Forever n'est pas l'album d'un Crou, d'un groupe prêt à partir en tournée, de petits jeunes énervés qui bataillent avec des maisons de disques. MC Salo et Cadillac, déjà rares sur l'album précédent, sont presques totalement absents. L'album est le kiff d'un ermite de 50 ans qui en a plus grand chose à foutre de ce que vous pensez de lui. C'est bizarre, avec ces paroles tantôt gênantes, tantôt claque derrière la nuque ou ces escapades raeggae hors sujet (Les gens qui s'énervent) ou pop-rock fadasse (Pop-Hip le mort vivant). Les alitérations et onomatopées nonsensiques altèrnent avec des moments de poésie cruelle, jusqu'au très beau moment de contemplation de la mort qui conclue Régions fédérées.
C'est sincère, jamais faux cul. Art brut. Autodidacte. Chiadé à mort.
Une chose est sûr, cet album n'a pas d'équivalent dans le paysage musical FR.
Si l'étrange vous attire