Philibert rencontre Epitaph et Mushroom Man ! Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais !

Suite épisode 2 ici : https://www.senscritique.com/livre/Le_Club_des_hachichins/critique/278869060

et ainsi de suite.......

1985 !
Philibert avait décidé d'aller trainer ses basques en ville. Il avait clainqué sa R5 moutarde sur un trottoir. Elle était là bien posé sur ses quatre roues et lui la matait comme s'il elle était une belle poupée. Cela faisait à peine un mois que son dabe lui permettait de la conduire et du haut de ses vingt piges il affichait une fierté pas possible. Tu t'rends compte vingt balais, des épaules de rugbyman bien carrées, une p'tite gueule sympathique, des fringues "up to date", une minette ou deux en attente, p'têt trois en cherchant bien et là en face de lui une bagnole pour aller où on veut. Il était 16 heures et la "Saturday night fever" commençait à le gratouiller gentiment. Le rencard avec les potes du club au bistrot était prévu pour 20 h. La bière et le Ricard allaient couler dans les gosiers mais en attendant que faire quand on a quatre heures à tuer ? Peinardo il sortit une Malbiche du paquet neuf qui ne finirait pas la nuit et l'alluma d'un geste désinvolte qu'il voulait classieux. Comme un "cow-boy" urbain, lui le pilote de quatre chevaux fiscaux tirait de longues taffes, braise cachée dans la paume de sa main. Dans les verres fumés réfléchissants de ses "Ray ban" de pinpin qui cachaient la puissance d'un regard de jeunesse tout noir la tire se reflétait...Magnifique ! Alors calmement il se mit à marcher vers le centre ville, vers les Nouvelles Galeries. Il faisait beau, le soleil flashait les gens et le gamin s'émerveillait sans le savoir de cette belle journée de printemps. Les odeurs d'essence se mêlaient aux parfums des jeunes donzelles splendides qu'il croisait sur son chemin. Toujours un peu fanfaron il inclinait ses verres pour dégager ses yeux et arracher le regard complice ou le sourire amusé de quelque minette en jupe courte ou en jean délavé. Toujours il se retournait pour voir si les filles faisaient de même. Quand c'était le cas alors un immense sourire béat et stupide s'affichait sur sa face de Dandy de campagne. Sur son chemin il passa devant le Bouquiniste Disquaire "Bilbo" qu'il fréquentait régulièrement à la recherche de "San Antonio" ou de vinyls nouveaux.
Il poussa "Ding Ding" et la porte grinça quand il entra. Tranquillou il se dirigea vers les bacs de 33 tours d'okkaz et commença à les feuilleter sans grande conviction quand il entendit deux gars un peu plus âgés que lui en train de tailler le bout de gras à trois mètres. ils parlaient assez fort et paraissaient enflammés.
- Tu sais frérot le Z c'est le plus grand guitariste du monde, du mononononde je te dis ! Et puis t'as vu cette pochette ! Elle est carrément classe. Et puis ce titre "Sleep dirt" trop poilant. Hahaha, nom d'une bite ! "Slip sale", qu'il est con ce Z !
- Mais non frérot, sleep ça veut dire dormir donc "Sleep dirt" ça doit vouloir dire "dormir crade" ouais, ouais, ouais, ouais, ouais ou kêk chose dans l'genre, ouais ouais ouais. Et puis t'as bien vu le pieu sur cette pochette débilo ! Et puis je sais bien...c'est moi qui t'l'ai fait connaitre le Z !
- Quoi qu'est-ce que tu baragouines atrubi, c'est qui l'ainé bordel de cul ! Nom d'une bite, Le Z t'avais encore la morve qui coulait du nez que j'l'écoutais déjà. Hein ? Et puis qui c'est qui t'a acheté "Zoot allures" pour ton anniv l'année dernière, hein, c'est qui ?
-Ouais, ouais, oua....
- Pardon les gars, excusez moi mais j'vous entends parler là...Euh c'est qui le Z ?
Philibert d'un rapide coup d'oeil lorgna leurs grands manteaux usagés. Pied de poule noir et blanc pour le cadet et moutarde à l'ancienne, putain comme ma caisse, pour son frérot. L'ainé qui était aussi un peu plus grand et donc à peu près de la même taille que Phil affichait une tronche tout en long accentuée par une brosse très courte qui contrastait avec les les cheveux longs et frisés de Phil. Il regarda son frérot qui affichait lui aussi une tête dolichocéphale en brosse avec un brin de sourire amusé un rien moqueur. Tous les trois avaient de bonnes bouilles bien sympathiques et franches. Des tronches insouciantes, un peu débiles et un rien vapées par les fragrances de la jeunesse. Alors calmement les deux frangins dans un ensemble parfait posèrent chacun une main sur les épaules de Philibert qui se sentit un peu con !
- Nom d'un bite, c'est pas possib ! Tu connais pas le Z ?
- Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais... Pas possiiiiib !
- Euh non et comme vous disiez que c'était le plus grand guitariste du monde...je suis curieux...ça m'intéresse !
- Putain nom d'une bite, tu peux t'vanter d'avoir tapé à la bonne adresse toi ! J'm'appelle Marcel mais mes potes m'appelle Epi...vient d'Epitaph un morceau de King Crimson ! Enfin bref ! Et mon frérot on l'appelle "Mushroom" enfin "Mush" à cause des champis mais c'est une longue histoire un peu, Hahaha Haaaaaallucinogène ! Enfin bref.
- Super moi c'est Philibert mais appl'ez moi Phil ! Enchanté les gars.
- Bon par quoi on commence frérot, nom d'une bite y connais pas le Z !
- Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais...
Pendant deux heures bien tapées les deux frangins entreprirent de parfaire la culture de Philibert qui appris en passant que Slip, pardon "Sleep dirt" splendide pièce de guitare acoustique était l'un des morceaux préférés, Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais d'Epi.
Comme les gars s'entendaient bien et commençaient à délirer musique à donf, ils se retrouvèrent devant une bière, puis deux, puis quatre à tel point que Phil oublia son rencard avec ses potes et finit carrément bourré de bière..........et de Z !