Attention! Retour vers le futur. Pour ceux qui ne sont pas de cette génération là, ça peut surprendre. Le son des synthés est très vintage, c’est les années 80. Et cette rythmique très binaire de base, ça peut surprendre aussi. Ça commence par un morceau qui semble être sorti d’un catalogue disco, ni plus, ni moins. Puis ça se complique, ça devient vite un trip complètement barré et excentrique, à la démesure de l’icône Grâce Jones. Oubliez Beyoncé, Rihanna, Nicki Minaj et toutes leurs copines. Tout ça c’est des petites pisseuses à côté de la pile atomique que l’on a en face de nous. Qui d’autre que Grâce Jones aurait osé un album de disco, New Age avec un seul morceau décliné en 8 chapitres ? Le thème ? Il est simple, the RYTHM. La vision de ce que doit être la musique par une star, fashion victim, icône gay, top model, chanteuse, James Bond girl, performeuse, forte personnalité, beauté hors format. C’est du lourd. Et elle nous prouve qu’elle a beaucoup plus à donner que son physique ultra photogénique. Des morceaux arrangés comme pour un orchestre, de la pop instrumentale, simple et quasiment symphonique, 40 musiciens comme autant de petites mains qui sont là, pour confectionner ce bijou, comme une robe de haute couture. Simplicité et démesure en même temps. Elle a une présence vocale indéniable, et préfère se faire discrète, pas besoin d’en faire des tonnes, place au rythme. The Fashion n’est autre que la version instrumentale de Ladies And Gentleman : miss Grâce Jones…réarrangé, aussi agréable à écouter que le reste, vrai concept-album, faux disque de disco-dance. Operattack, c'est un mix tellement bizarre que j’ai failli halluciner. Jeu de voix percussif, de sons de voix, voix pitchées, une jungle sonore, comme un jeu d’enfant. Génial. Et très court. Slave To the Rythm, planant, avec un superbe groove de la mort qui tue. Avec une voix masculine qui raconte la rencontre entre Jean-Paul Goude, (la grenouille), et Grâce Jones, (la princesse). Je donne tous les numéros passés et avenir, du magazine Closer pour ce morceau. C’est un modèle de déballage de la vie privé, tout en sincérité, sans ambigüité, sans émotion aucune, tout artistique. C’est Frog & The Princess. Morceau emblématique. Qui est l’esclave l’un de l’autre ? Qui est le créateur et la créature ? Le pygmalion Goude est subjugué par son modèle Jones, qui s’avère être un créateur à part entière, qui va finir par dévorer son maître. Pygma-lionne ? Superbe pochette d’album soit-dit en passant, vrai œuvre d’art. De Jean-Paul Goude, je suppose.
L’objet sexuel, Grâce Jones, la muse, la femme objet, l’objet tout court, SLAVE !!! Elle le dit elle-même, n’a plus le choix. Elle devient The RYTHM. Elle se libère de son carcan, en devenant esclave du rythme. The Crossing (ooh the action…), est plus qu’un morceau, c’est une échappée belle, avec le chant des oiseaux ( ?), une basse caressante, et un arrangement encore une fois excellent. Don’t Cry, It’s Only The Rythm, exemplaire par sa richesse, et son minimalisme, une mélodie accrocheuse, le groove est exactement là où il le faut, pas dispersé, je dis, bravo. Ses musiciens sont du haut du panier, ça se sent, tout est en place. Et les changements rythmiques sont subtils, presque invisibles……..Oups, it’s the ryhm.
Et pour terminer le hit mondial : Ladies and Gentleman : Miss Grâce Jones. Hit que tout le monde, (même moi) appelle : Slave to The Rythm, à cause de refrain qui revient, lancinant comme une drogue, qui te drogue ta tête. Pas un morceau qui ne soit original ou créatif. Le disque de disco ultime et autobiographique, teinté de New Age dans ses sonorités, et pour sa liberté de ton, puissant et pop dans son rythme. Un album qui s’écoute plus qu’il ne se danse. Ce type de projet très ambitieux, devient complètement kitsch, et boursouflé avec le poids des ans. Or, il demeure encore plus fascinant, signe d’un très bon album. Le chef-d’œuvre de Miss Jones, avec en prime, une définition du rythme. Enjoy !

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le 28 janv. 2015

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Angie_Eklespri

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