Fruit d'un travail qui a duré cinq ans, Random Access Memories, le dernier album de Daft Punk, a fait couler beaucoup d'encre cet été. Loin de toute cette agitation, je me déhanchais sur Get Lucky. Mais l'effervescence est retombée, et avec le retard qui me caractérise, je me suis enfin décidée à écouter cet album salué par les uns, démoli par les autres.

Ce qui a dérangé certains, mais a aussi provoqué l'enthousiasme des autres, c'est le changement radical de musique adopté par notre duo. On s'éloigne tranquilou de l'électro qui balance pour se rapprocher d'un son proche du funk, bien plus posé que les autres compositions du groupe. Le changement était là, mais le Français est râleur et peu réceptif au changement : ça passe donc moyen pour une partie des auditeurs. Pour ma part, cette direction vers des plages sonores plus funk ne m'a absolument pas dérangée, bien au contraire.

Ce qui m'a le plus déçue est somme toute assez personnel, même si, au regard de certaines critiques que j'ai pues lire, je ne semble pas être la seule. RAM ne m'a tout bonnement pas accrochée. En ce qui concerne la plupart des morceaux, je sais pertinemment que je les aurai oubliés dans une semaine ou deux. Est-ce pour leur qualité médiocre ? Pas vraiment (quoique, pour The Game of Love, c'est bien le cas). Cet album, sur lequel les Daft Punk ont planché depuis 2008, n'a pas été fait par-dessus la jambe, loin de là. Mais il manque cette magie, cet estampillage DP qui faisait de chacun de leurs morceaux un tube démentiel qui restait dans les mémoires.

Pour le coup, je ne garderai que trois morceaux, hormis Get Lucky : Giorgio by Moroder et son électro à la papa, Touch et sa beauté, sa variété, qui prouvent qu'on peut faire une musique à la cool sans que cela sombre dans le plan-plan, et enfin Contact et son crescendo intergalactique. Je ne saurai départager ces deux derniers titres, qui sont vraiment au summum de ce qu'on peut attendre d'un groupe comme Daft Punk. Le reste a de fortes chances de tomber aux oubliettes, les titres post-Get Lucky notamment, du fait qu'ils n'égalent pas en qualité ce qui a précédé (le combo Touch et le titre cité un peu plus haut) et ce qui va suivre (Contact).

Je comprends pourquoi Random Access Memories a été plébiscité. Je comprends aussi pourquoi il a été descendu. Je me situe au milieu de tout ça : bien trop déçue par cet album qui a, à mon sens, confondu ambiance détendue et musique molle du genou, je dois tout de même reconnaître l'énorme travail des Daft Punk, qui ont produit, une fois de plus, un travail très honnête. Ca n'a juste pas marché avec moi.
Nolwenn-Allison
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le 9 nov. 2013

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