La sérénité d'un moine rencontre le feu de la rebéllion adolescente. Et c'est beau

On a tous plus ou moins ce que j'appelle un "album initiation". Tu sais, l'album que t'as écouté un milliard de fois étant gosse/pré-ado. Tu l'écoutes plus aujourd'hui, de toute façon tu connais encore chaque note par coeur. Il se trouve qu'avant la sortie de "Stadium Arcadium" des Red Hot, j'écoutais déjà beaucoup une playlist trouvée au détour du net.


50 chansons sur mon mp3 250Mo, c'était pas rien. Best of Rock, que ça s'appelait. Je l'ai tellement saignée cette playlist, que récemment je me suis pris à retrouver chaque chanson de mémoire.


Et elle avait pas volé son nom. Rien qu'aujourd'hui, je me surprends encore à me dire que tel ou tel groupe aurait probablement jamais connu le bonheur de résider dans ma mémoire si elle n'avait pas été là (qui écoute encore Canned Heat ou INXS de toute façon ? Ceux qui le font ne manqueront pas de s'offusquer, je les attends dans les commentaires !).


Et je vais vous dire un truc : à 12 ans, le metal n'était pas encore mon style préféré. Pire que ça, je le détestais. Comment pouvais-je accepter la douce violence d'un Pig Destroyer, ou la profondeur hystérique d'un Converge ?


C'était sans compter sur "Killing In The Name".


Présente sur la dite playlist, elle m'introduisait à un nouvel état. Une nouvelle façon d'aborder la musique, pleine de rage, de sueur et de riffs. Il aura fallu qu'elle se glisse sournoisement, qu'elle se cache au milieu d'autres classiques pour se faire accepter. Impossible de lui en vouloir, j'étais face à un chef d'oeuvre.


Et j'avais beau rien capter aux paroles, cette musique me parlait. Une basse sautillante sur "Take the Power Back", un riff ravageur sur "Know Your Enemy", une batterie presque funky sur "Fistful of Steel", et c'en était fini. Ont suivis la violence de Slipknot, le satanisme de Black Sabbath, la grandeur de Metallica...


Mais aucun de ces groupes n'auront l'aura universelle de Rage Against The Machine, comme si leurs idées politiques avaient trouvé un écho dans leur musique. Parait que ça s'appelle de la fusion. C'est plutôt bien trouvé, si vous voulez mon avis. Dommage que ça n'aura duré que le temps d'un album.


Et puis cette pochette, putain, quand t'as 13 ans, ça s'imprime.

Créée

le 19 août 2015

Critique lue 684 fois

5 j'aime

3 commentaires

Mayeul TheLink

Écrit par

Critique lue 684 fois

5
3

D'autres avis sur Rage Against the Machine

Rage Against the Machine
Embrouille
9

Power

Une ligne de basse. Une ligne de basse sur laquelle s’ajoute doucement la batterie, qui monte en puissance. Puis c’est parti, Morello rajoute sa guitare, Zack de la Rocha prononce les premières...

le 16 août 2016

33 j'aime

7

Rage Against the Machine
--------------------
9

Critique de Rage Against the Machine par --------------------

"RAGE AGAINST THE MACHINE !" : Telle est ma réponse, entrecoupée par des headbangs dignes d'un épileptique le jour de noël, à chaque question concernant la musique des année 90. Cet album est...

le 15 août 2012

30 j'aime

6

Rage Against the Machine
Inc
3

Critique de Rage Against the Machine par Inc

Toutes les chansons de l'album sont construites de la même façon : en général il y a deux "mélodies", une à la basse, une à la guitare, qui comportent chacune une dizaine de notes et qui sont...

Par

le 22 oct. 2013

11 j'aime

17

Du même critique

Kubo et l'Armure magique
Mayeul-TheLink
5

Like tears in rain

(Si vous souhaitez avoir un œil totalement vierge sur ce film, cette critique est sans doute à éviter) Kubo, par sa technique d'animation nouvelle et son envie affirmée de parcourir des chemins...

le 27 sept. 2016

51 j'aime

10

Le Daim
Mayeul-TheLink
4

Critique de Le Daim par Mayeul TheLink

Chez Quentin Dupieux, on aime se mettre dans la peau d'animaux. C'est que comme dit l'Officer Duke (Mark Burnham) de Wrong Cops dans une révélation enfumée : "Nous sommes tous des esclaves de la...

le 20 juin 2019

48 j'aime

5

Call Me by Your Name
Mayeul-TheLink
5

"Le temps est comme un fleuve que formeraient les événements"

Héraclite disait il y a un moment déjà qu'on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Les personnages se baignent, beaucoup, et effectivement jamais dans le même fleuve. Mais ce n'est pas...

le 13 mars 2018

40 j'aime

2