La majesté divine du piano et de la harpe d'Alice Coltrane

Ptah est un dieu égyptien.
Celui qui crée.
Alice a-t-elle souhaité honorer la mémoire de son mari ce faisant ?


Quoiqu'il en soit, le 1er morceau de l'album a toute l'ampleur requise grâce au son majestueux et grave du saxophone de Pharoah Sanders.
Il se situe à mi chemin entre le free jazz et un jazz plus cool.


Le 2nd morceau Turiya And Râmakrishna présente vraiment toute la patte d'Alice Coltrane.
D'abord du fait du rythme blues de son piano.
Ensuite, le titre semble habité pleinement par la jazzwoman. Alice est Turiya (c'est son nom en sanskrit). Et le mysticisme de feu son époux (A love supreme, * Ascension*...) semble l'incarner. Il est Ramakrishna.


Ce titre - à l'image de l'ensemble de l'opus - est :
- serein. Le free jazz ou le blues ne sont jamais loin mais présentent leur part la plus accessible et optimiste.
Il n'y a guère que le 4ème et dernier morceau (Mantra) pour exploiter pleinement et justement le potentiel hypnotique du free jazz.
- luxuriante. La formule n'est pas la mienne mais je la trouve très pertinente. Elle provient de la présence de la harpe (plutôt rarissime en jazz ^^) mais aussi des flûtes.
Ces 2 instruments sont notamment sur le 3ème et très poétique morceau Blue nite.
La musique aérienne semble y flotter au-dessus du flot majestueux et serein du Nil (la douce contrebasse de Ron Carter).


Bref un très bel album, atypique qui entrouvre la voie vers les jazzmen orientalisants (Rabih Abou-Khalil, Ibrahim Maalouf et confrères)

Raider55
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de jazz

Créée

le 30 oct. 2021

Critique lue 59 fois

2 j'aime

Raider55

Écrit par

Critique lue 59 fois

2

D'autres avis sur Ptah, the El Daoud

Ptah, the El Daoud
Raider55
8

La majesté divine du piano et de la harpe d'Alice Coltrane

Ptah est un dieu égyptien. Celui qui crée. Alice a-t-elle souhaité honorer la mémoire de son mari ce faisant ? Quoiqu'il en soit, le 1er morceau de l'album a toute l'ampleur requise grâce au son...

le 30 oct. 2021

2 j'aime

Du même critique

L'Élégance du hérisson
Raider55
5

1 chapitre sur 2

Ils sont des livres dont on se souvient toute sa vie. Mais avec un sentiment de satisfaction modéré, tiède. Celui-ci en fait partie. Et pourtant il était précédé d'une belle réputation - due à de...

le 7 juil. 2021

10 j'aime

9

L'Âge d'or, tome 2
Raider55
8

Si beau et si frustrant à la fois

Ce tome de l'âge d'or est le 2nd de l'histoire et clôture donc magistralement cette quête de pouvoir médiévale. Son graphisme si particulier en est toujours la particularité. Au risque évidemment de...

le 5 déc. 2020

9 j'aime

Tao te king, un voyage illustré
Raider55
10

"Les paroles éloquentes ne sont pas vraies"

Je n'ai que trois choses à enseigner : la simplicité, la patience, la compassion. Je ne m'attendais pas à retrouver une sagesse aussi terrienne dans le Tao te king. Bien sûr, le symbolisme et...

le 3 mai 2021

8 j'aime