1974, je me souviens ...On The Beach, on the mescaline..on on on...

Été 1974, été passé comme marmiton dans un camp de vacances...l'album sort ...je l'achète au mois de novembre alors qu'on commence à s'enfoncer dans l'hiver Québécois.... Je me souviens d'avoir eu un immense feeling juste dans le métro en regardant la pochette: Je me suis dit : “Ça ça va être du solide”. On sort pas une pochette surréaliste comme celle-là sans que “ça brasse le Canaien” (comme on dit au Québec.”)
Oui et notre cher canadien est en effet très brassé, plus qu'il ne le sera jamais.

On The Beach fut le plus grand choc de toute ma carrière d'écoute avec Neil ...Alors que Time Fades Away m'avait laissé un peu froid et que j'avais préféré le chaotique mais combien inspiré Journey Through The Past, et le film aussi chaotique....On The Beach hypnotisa avec son sable, brûlant tous mes sens...

Ne vous y trompez-pas On The Beach est tout sauf un album d'été, c'est un album hivernal...de ses hivers intérieurs avec ses brouillards de Londres et ses glaciales températures du désert la nuit...où le ciel avec ses orages électriques éclatent à tous les moments dans un étouffement soit lointain , soit trop rapproché...On ne peut se réfugier nulle part car la foudre frappe!

On the Beach fut beaucoup écouté sur la mescaline...et c'est effectivement une substance tirée d'un cactus du désert qui lui convient à merveille dans ses années 70 qui partent un peu trop en fumée..Il fut aussi intimement lié avec des trips de mescaline sur les plages de Fort Lauderdale (Floride)

On The Beach fut entièrement improvisée ou presque selon les interviews parus à l'époque. En fait Neil enregistrait Tonight's The Night dans un studio, pour se reposer, se vider l'âme il traversait le corridor et allait dans un autre studio et improvisait paroles et musique ? La plupart des titres seraient nés ainsi à l'exception de Walk On et See The Sky About To Rain.

On The Beach est l'album de toutes les douleurs, de la solitude et du désespoir, à mon avis bien plus que Tonight's The Night. C'est l'époque où Neil commence aussi son sevrage d'interviews qui culminera avec la sortie de Tonight et son un an sans microphone où : “ he ended up alone ” anyway

On The Beach vous glisse dans la tête comme un château de sable, si puissant malgré sa fragilité, qu'il ne serait jamais emporté par les tempêtes océanes.

On The Beach évidemment le premier album à emporter sur les plages d'une Île déserte, où confinée à jamais, la douleur de l'artiste rejoint l'universel et vous libère.

PS: Neil raconte que la pochette lui est venu par flash et qu'il a suivi ses idées... génialement Dali!