J'aime bien Vampire Weekend, c'est gentillet, sautillant, c'est léger et bien fichu.
Les sonorités sud africaines s'y mêlent avec bonheur au meilleur de la pop occidentale. C'est pile-poil le genre de musique calibrée pour les radios de campus. L'imagerie associée à leur musique, à base de photos instagramées pour les pochettes allait encore dans ce sens.

Et je dis bien allait, au passé. Pour ce nouvel album, c'est bien la pochette du disque qui m'a convaincu et donné envie de l'écouter, au point de commander directement le vinyle (j'aime avoir les jolies pochettes en grand). Il s'agit d'une extraordinaire photo de Neal Boenzi, prise depuis l'empire state building, sur New York dans le brouillard.
Bien m'en a pris, le 33 tour contient un poster de la pochette (environ 60-70cm, format carré) A encadrer, bien entendu.

Vous me direz qu'une pochette ne fait pas un disque. Certes, mais elle annonce une intention. Et nous avons là un changement de direction majeur chez Vampire Weekend.
En choisissant de mettre de côté les gimmicks qui ont fait leur succès et en produisant un album plus sombre, ou du moins plus mélancolique, ils montrent qu'ils ne sont pas un groupe d'une seule recette. Vampire Weekend sait se renouveler et se pose ici comme un groupe qui est là pour durer. C'est tout le mal que je leur souhaite.

Quand je dis que le groupe change, cela ne veux pas dire qu'il est méconnaissable, on le reconnait au premier coup d'oreille les grands coups de "Wall of Sound" façon Keith Moon du batteur Chris Tomson, ou la voix de Ezra Koenig sont bien là. Mais ils ont mis la pédale douce sur les petits riffs de guitare un peu sud-africains et le côté pop enjouée.

Et pour le coup, c'est dans les morceaux plus lents que le groupe développe son nouvel univers et qu'il trouve les meilleurs réussites de l'abum : Unbelievers et surtout Hudson ou Hanna Hunt sont pour moi les morceaux de bravoure du disque.
Et même l'étrange et un peu expérimental (dans la structure et le son) de Ya Hey se révèle assez hantant.

Je ne dis pas que je ne m'en lasserai jamais, et je trouve parfois qu'il est un peu surproduit ou qu'il manque un peu de naturel, mais Modern Vampire of the City est globalement est très bon album.
On ne peut que saluer l'effort du groupe pour ne pas se retrouver enfermé dans un style, d'autant qu'à mon avis, la prise de risque a payé.
herkan
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le 27 mai 2013

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