Malibu
7.3
Malibu

Album de Anderson Paak (2016)

Un opus autobiographique et mélancolique réussi

Depuis la sortie de Compton, le dernier opus en date de Dr. Dre, Anderson .Paak est maintenant sous le feu des projecteurs. Présent sur six morceaux, le crooner a réussi à en intriguer plus d’un et les plus curieux attendaient impatiemment son nouvel album.


Tout comme Venice, son précédent album, il reste fidèle à sa Californie natale en intitulant son album par Malibu, ville qu’il semble adorer et à travers le titre, il annonce la couleur de ce projet qui est éclectique.


L’album débute par « The Birds », une chanson reposante où il retrace un peu son passé en parlant de sa famille et de l’amour qu’il a pour eux. La suite de l’album est très nostalgique. En effet, selon le beat du morceau, on arrive facilement à cerner ce qu’il souhaite partager comme sentiment. Mélancolie, nostalgie, amour, peine entre autres, Anderson .Paak ne manque pas de nous partager également son enthousiasme et sa soif de réussite. La dernière chanson du projet « The Dreamer » avec Talib Kweli et Timan Family Choir résume parfaitement ce qu’il a voulu nous faire partager et son envie de réussir.


Sur cet album, Anderson .Paak nous retrace l’ensemble de sa vie, que ce soit lorsqu’il reçoit sa première paire d’Air Jordan à l’âge de six ans, sa situation de sans-abris où il dormait par terre lorsque son premier enfant est né alors que Drake et J. Cole sortaient leur premier album et que Kendrick Lamar avait encore du mal à être connu du grand public. Anderson .Paak remercie en particulier sa femme qui a su être là durant les moments les plus difficiles. C’est tout à fait normal qu’une grande partie de l’album lui soit dédiée, à l’instar de nombreuses ballades ( « Without You », « Room In Here »).



‘Bout the year Drizzy and Cole dropped, before K.Dot had it locked,
I was sleeping on the floor, newborn baby boy



Par rapport à son album Venice sorti en 2014, Anderson .Paak a tenu à ce que l’album soit imprégné de plusieurs genres musicaux. Jazz, soul, r&b et hip-hop, le projet est un véritable mélange qui reflète à la fois ce qu’il faisait au départ et ce qu’il a pu nous montrer au cours de l’année 2015 qui était sous le signe hip-hop, à l’image de Link Up & Suede, son projet en commun avec le beatmaker Knxwledge.


Bien qu’il y ait de nombreuses comparaisons entre ce projet et To Pimp A Butterfly de Kendrick Lamar, j’aurais plutôt comparé cet album à 1st Born Second, le premier album du chanteur Bilal sorti en 2001. Sur l’ensemble des projets d’Anderson .Paak, on retrouve plusieurs similitudes avec l’interprète du single « Soul Sista », et Malibu n’est pas une exception. Le jazz à la sauce Brainfeeder (label de Flying Lotus), ou le jazz plus largement, n’a pas vraiment une grande place sur ce projet car le hip-hop est le genre qui reste le plus dominant sur l’ensemble de l’album. Sur certaines chansons comme « The Waters » avec BJ The Chicago Kid, le choix du beat fait étrangement rappeler à « Reminisce » de Bilal avec Mos Def et Common, extrait de 1st Born Second.


Cependant, si Anderson .Paak arrive avec un album aux fortes influences hip-hop, r&b et soul, le chanteur apporte une touche beaucoup plus moderne qui arrive à captiver l’attention des auditeurs. Le choix des beatmakers est également un signe du fait qu’il a sans doute voulu que le hip-hop soit omniprésent. Le fait de choisir des producteurs comme Madlib, 9th Wonder, DJ Khalil ou encore Hi-Tek prouve qu’il est encore attaché à l’ancienne école. Mais Malibu reste tout de même un projet doux et sensuel à l’écoute du crooner qui pourrait bien vous transporter dans un petit nuage ou vous faire bouger.


A l’instar de Venice qui était très r&b et moins personnel, Anderson .Paak revient deux ans après avec un petit bijoux prouvant qu’il peut aller s’aventurer dans presque n’importe quel registre mais surtout avec un projet où l’on ressent une grande assurance de sa part. Malibu est un projet où Anderson .Paak se présente à nouveau au grand public et avant tout, cherche à offrir un cadeau à tous ceux qui l’ont soutenu de près ou de loin. Un opus autobiographique et mélancolique qui arrivera à marquer vos esprits pendant un très bon moment.


Atman F pour Hyconiq.com

HYCONIQ
9
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le 1 juil. 2016

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