Après la déception titrée Rosenrot, Rammstein nous offre un nouvel album, annoncé de toute part, Liebe ist für alle da. Pour les fans de Rammstein, il s'agit d'un nouveau genre, un nouveau virage que l'on doit apprendre à aimer et à comprendre, un virage plus "commercial" mais pas forcément plus médiocre, loin de là. Une espèce d'envie de s'auto-promouvoir, de se revendiquer comme étant une sorte de super-groupe qui bat tous les autres, le titre Rammlied me semble assez révélateur.

Malheureusement (ou heureusement pour les fans), ce titre commence, glorifie nos amis teutons et nous offre du rêve, un morceau excellent. L'album serait il de même ? Et bien, si on peut ne pas aimer la musique, on ne peut nier la profonde qualité de chacune des pistes, travailler avec justesse tout en donnant une certaine unicité à l'album, le tout avec des paroles toujours autant recherché. Le vrai-faux tube Pussy, incompris de la majorité des gens, est une des meilleures blagues faite par Rammstein avec un clip qui buzz comme peu de clip de groupe de métal. Les paroles, violente et banale sur le refrain, laisse cependant sous-entendre largement le commerce sexuelle et le proxénétisme latent d'une catégorie de pays défavorisé. Encore une fois, Rammstein prouve qu'ils ne font que rarement des blagues gratuites.

La thématique de l'amour est donc très présent, celui de l'amour acheté donc (Pussy), du droit à revendiquer l'amour pour soi (Liebe ist fur alle da) et du romantisme parisien (Frühling in Paris). On appréciera l'ambiance Depeche Mode de "Haifisch", sorte de surprise sortie de nulle part, d'un minimalisme qui n'a d'égale que la beauté de la piste, tout simplement splendide, envoutant et qui donne envie de se déchainer. Dans un autre registre Wiener Blut est une sorte de mixe entre couplet calme, malsain et refrain ultra violent. Une légère consonance avec l'album Sehnsucht se fait d'ailleurs entendre.
Ich tu dir Whe, qui a déchainé les passions en Allemagne, me laisse assez froid, l'inverse total de Waidmanns Heil qui m'a totalement séduit. Le clavier de Flake ayant mille et un son de cor de chasse est très appréciable et sait être présent dans l'ensemble de l'album. Cette ultra violence allié a une grande vitesse est aussi là pour le titre éponyme de l'album, moins réussi à mon goût. B******* est là aussi dans la séquence ultra-violent, total opposé de Frühling in Paris, moment de douceur, d'envolé lyrique et de déclaration d'amour à la France (le tout saupoudré d'un bon plan com').
Enfin l'album se finit avec Mehr et Roter Sand, le premier est censé être un élan de nostalgie mais reste assez moyen pour moi, sans être mauvais. Roter Sand est une façon poétique de finir l'album, sans pour autant être exceptionnel.

Possédant quelques morceaux, qui sans me déplaire, ne m'ont pas fait bondir au plafond, cet album de Rammstein est presque "parfaitement réussie" (relativement à ce qu'on pouvait espérer), une vrai unicité sonore, de la violence à outrance sans pour autant choqué grâce à des passages plus calme, bref, un excellent album. Certes, on peut toujours se la jouer "c'était mieux avant", mais justement, quand on voit ce que Rammstein a fait jusque là, sortir encore un bon album, c'est déjà un exploit !

PS : Pour l'édition Bonus (que j'ai), il y a quelques points à ajouter, cependant ça ne change pas ma note, qui n'est basée que sur l'album même.
Pour faire rapide, Führe Mich est un voyage dans le temps nous ramenant à l'époque Herzeleid, sans être exceptionnel comme morceau, il a cependant un côté orgasmique par cet aspect "vieux Rammstein", si difficile à saisir aujourd'hui. Donaukinder est un morceau très beau, très sympa, qui envoie bien tout en ayant un aspect très lyrique, il aurait eut du mal à être placé directement dans l'album même, pourtant il a le même type de sonorité. Halt a aussi des accent proche de Herzeleid mais aussi un côté Mutter, on a donc un vrai délire vintage dans les titres bonus.
Enfin Roter Sand version orchestre est sympa, Liese est juste un changement de texte accompagné de quelques modification musicale, de Roter Sand. Deux fois le même morceau d'affilé m'agace profondément, encore plus quand, de base, il ne me plait pas tant que ça.
mavhoc
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le 14 avr. 2013

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mavhoc

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