Allons recueillir l'ivresse qui vogue dans l'air de l'été

Oyez, vils aoltres ! Neige revient de pied ferme deux ans après son dernier méfait, avec ce Les voyages de l'âme. Ecailles de lune nous avait amplement satisfaits en son temps, et après deux albums de très bonne facture nous ne pouvons que nous attendre à un autre bon album de la part d'Alcest. Le groupe ayant toujours pris le Black Metal comme une base pour le complexifier, il l'avait poussé à son paroxysme sur le précédent opus, véritable fourre-tout musical qui mélangeait avec un génie presque insolent Post-Rock, Shoegaze, Rock progressif, musique ambiante et Black Metal. Le troisième album s'annonçait donc malgré tout comme une étape difficile, car le seul moyen de ne pas tomber dans la redite serait d'adopter des changements musicaux assez marqués.

C'est ainsi avec appréhension que je glisse le CD dans mon lecteur. Premier détail tout de suite frappant : le son des guitares. Totalement brumeux et saturé tout en restant audible, il suffit de quelques minutes pour qu'il vous plonge dans les nuages tant il est planant. Les passages clean foisonnent également plus qu'à l'accoutumée. Le principal défaut de l'album est que les morceaux se ressemblent assez et qu'il est donc difficile de les différencier (même après plus de 15 écoutes j'ai encore du mal), ce qui n'est pas vraiment si important en soi car le disque s'écoute comme une longue ballade onirique de 50 minutes. Seul "Summer's Glory" sort un peu du lot avec ses mélodies shoegazy et son ostinato bien énorme (c'est d'ailleurs mon morceau favori du groupe).

Le chant est dans l'ensemble le même que sur les précédents albums à quelques précisions près. Déjà, les voix claires sont moins éthérées et aiguës qu'avant ("Autre temps" présente presque une voix ORDINAIRE), mais on notera surtout la présence plus accrue du chant black, dont Neige a une maitrise assez unique (certains spécialistes parlent de "screeching"). Les paroles, elles, en revanche, restent sur la même longueur d'onde que depuis Souvenirs d'un autre monde. Remarque, personne ne s'en plaindra.

Les changements musicaux tant attendus sont bel et bien présents, à une échelle relative bien entendu. Vous trouvez le fossé entre Ecailles de lune et Les voyages de l'âme important ? Attendez un peu d'écouter Shelter (mais on en reparlera plus tard, j'écrirai très certainement un article dessus prochainement). Pour tous les novices qui seraient ici par hasard, je conseille Les voyages de l'âme, c'est sans doute le disque le plus accessible d'Alcest, avec Souvenirs d'un autre monde.
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le 15 août 2014

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le 15 août 2014

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