LARK'S TONGUE IN ASPIC : ON PREND PAS LES MÊMES ET ON FAIT PAS PAREIL

A tout les blasés des oreilles qui pensent avoir tout entendu, cet album va vous laisser sur votre séant, l'air hagard et la bouche ouverte. Pendant longtemps fan du roi pourpre grâce à leur premier album, lark's tongue in aspics représente une révolution, autant pour moi que pour le rock progressif en général.

Le professeur Fripp, après la dégringolade de l'album Islands, décide d'embaucher du sang neuf pour se lancer vers des terres musicales inexplorées. John Wetton perpétue la tradition du bassiste chanteur, Bill Bruford débarque de Yes, David Cross représente la caution violon dans un carnage électrique (concept inventé par le mahavishnu orchestra), et Jamie Muir apporte la touche débilité à cette musique hautement complexe et virtuose. Parce que oui crévin diou, ça l'est complexe et virtuose ! L'album est porté à mon sens par la pièce éponyme, séparée en 2 parties. Si la première correspond à un mélange habile de metal, world, jazz et musique classique, improvisé par moment ; la 2nd au contraire est du king crimson dans sa plus pure expression mathématiques. Et vas y que j'te fais du 5/4 puis du 4/4, puis re 5/4 puis 4/4 puis 2x + pi/4.... Morceau instrumental génial et entêtant composé par Fripp seul, son unique rival est d'après moi le tout puissant fracture, paru sur l'album suivant.

Bon bien sur tout n'est pas génial sur cet album, ça atteint pas un disque de Calogero non plus. Easy Money, pèche un peu par son coté lourdingue, un peu comme the great deceiver sur l'album suivant. The talking drum reste dans cet acharnement crimsonien à vouloir absolument caser du bruitage d'avant garde (moonchild, providence, etc...) mais son rôle de faire monter la sauce jusqu'au dernier morceau.

Bien plus abouti que les 2 albums précédents mi figue (Lizard) mi raisin (islands), lark's tongue in aspics apporte une inventivité que le roi pourpre lui même aura du mal à renouveler. Il s'agit ici de la 2nd des 3 révolutions du king, la première étant in the court, la 3ème le bien nommé Discipline.

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le 3 sept. 2014

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