
Damn ! Damn ! Et encore Damn, comme le dit si bien mes confrères Américains et Anglish, c'est tellement déséquilibré (dans le bon sens du terme...quoique...) comme album, je me suis perdu en cours de lecture. Merde, j'adore Nirvana, l'Unplugged laissera une trace indélébile à mon âme, ma conscience et toutes ces conneries méta-physiques, Nevermind me donne tellement de frissons et là, boum, In Utero débarque pour foutre le boxon ! Ils cherchaient quoi, sérieux, les gars de Seattle en pondant ce genre d'album. Ça explose, puis ça se calme, ça remonte un peu, ça descend, ça va à gauche, ça va à droite, vous voulez m'emmener où ?
C'est mon ressentie quand j'écoute ce CD de Nirvana (dont je ne regrette pas l'achat d'ailleurs, malgré la ligne stupide que j'ai pu écrire juste avant), c'est du commercial avec des titres qui passent bien en Radio (Rape Me, Serve The Servants, Pennyroyal Tea) ou c'est du grunge pur et dur (retour à la base, si si, vous savez, l'album Bleach dont tout le monde se contrefichait jusqu'à ce qu'ils sortent Nevermind et que dans un accès d'hypocrisie, l'intégralité de la discographie de Nirvana deviennent une bible musicale pour beaucoup). J'suis troublé, j'sais plus quoi penser.
Mais dans le fond, on s'en fout un peu non ? Le son Nirvana est là et c'est p'têt tout ce qu'on cherche non ? Pourquoi faire l'apprenti Rock-Critic à deux balles, j'ai passé ma jeune vie de branleur à vanter Nirvana, c'est pas le moment de retourner ma veste, j'vais passer pour un con, ce disque est bon putain.
Allez, petite révélation, j'aime pas le Grunge pur et dur que Nirvana a pu proposer sur Bleach, Kurt a beau avoir la voix complètement déraillé lorsqu'il doit gueuler dans son micro, la sauce ne prend pas dans mes oreilles, j'ai plus l'impression d'avoir un connard de bourré qui s'est incrusté à une de ces soirées pourries pour prendre le micro alors que le DJ avait la tête ailleurs pour gueuler des syllabes inaudibles, mais ferme ta gueule putain on a envie de lui dire, c'est pas possible ! D'accord, je le conçois, Kurt est un mec bousillé dès la naissance, il a pas eu la vie de rêve et le Grunge lui permet de lâcher toute cette rage, cette haine, ce désespoir qui lui pourrit la vie mais désolé, le gueuler de cette manière, ça ne m'atteint pas.
Ce disque de Nirvana est un disque qui, et je le regrette quelque part, ne s'écoutera pas dans son intégralité, d'une traite, j'vais zapper, j'vais prendre ma télécommande et dégager Scentless Apprentice dès qu'elle se lancera, triste à dire hein ? Rooh, c'est bon, faites pas la gueule, Serve The Servants est un pur bijou de plainte sur l'existence elle-même, Dumb me remet en question, suis-je un imbécile heureux dans le fond ? Je devrais me remettre en question en fait ? Pas le temps de me poser la question, il faut que je zappe Very Ape très "normale", rien de bien exceptionnel, je trouve plus l'inspiration lorsque je l'écoute, c'est assez troublant mais surtout, surtout, très chiant. Milk It me rebooste d'un coup, les coups de guitares de Kurt me dressent les poils des bras (et pas que, uhuh, raaah, c'est bon, j'ai 20 ans, l'humour n'est mon fort). Ce morceau me rappelle les Pixies à leur apogée (le premier qui me parle de Where Is My Mind, je le tue, je vous jure). Les phrases, mises côte à côté n'ont absolument aucun sens mais prise individuellement, c'est fort, ça prend aux tripes et ça te touche là où ça doit te toucher.
Je voudrais juste revenir sur All Apologies, qui témoigne, quelque part, de ma vision de l'album. "Maried, Buried", Maried car cet album m'a conforté dans l'idée que Nirvana produisait le son que je recherchais quelque part, je me sens lié à Kurt et tout la clique de Seattle une bonne fois pour toute, j'ai trouvé ma moitié musicale que je cherchais tant et en même temps, j'suis enterré, j'me suis enterré moi-même, enterré de voir que ma tête de jeune con n'est pas capable d'accepter un style qui faisait le son de Nirvana, qui était si cher à Kurt et que je me suis résigné à ne pas aimer, un style que, bizarrement, Nirvana délaissera peu à peu avant que Kurt ne se fasse sauter le caisson comme un con en 1994, année de ma naissance. Quel aurait-été le son de Nirvana après l'Unplugged, Unplugged si différent du style qu'avait pu produire Nirvana auparavant.
Je n'aurais jamais ma réponse.