IMPERA
6.7
IMPERA

Album de Ghost (2022)

"I'll be the shadow, You'll be the light, nothing lasts forever, we will go softly into the night...

Dans un monde qui ne savait pas encore qu'il était en phase pré-pandémique, le groupe suédois Ghost avait sorti en 2018 son album le plus accessible, Préquelle, dans lequel son maître à penser, Tobias Forge, jouait les Cassandre en articulant l'album autour de la peste noire et du fatum qui pèse sur la condition tragique de l'homme, puni par Dieu. C'est avec Préquelle et son metal pop que j'ai découvert Ghost, je me suis intéressé par la suite à l'ensemble de leur discographie dont le son me rappelait étrangement celui du Blue Oyester Cult, avec une préférence pour Meliora.



Du Moyen-âge à l'ère Victorienne....



Avec Impera, sixième album de la formation, Ghost rend sa musique toujours aussi accessible, tout en puisant son inspiration dans le passé musical, pour écrire ses nouvelles compositions. L'influence majeure d'Impera est le hard rock des années 80 (Def Leppard, Motley Crue...) dont les textes et la musique étaient plutôt festifs, digéré intelligemment par Tobias Forge. Si on creuse un peu, l'esprit tragique de la musique de Ghost est aux antipodes de ces formations des années 80 (dont le son a souvent terriblement vieilli) , Ghost ayant choisi d'inverser les codes en conservant un esprit sinistre. On rappellera également que Tobias Forge se revendique Sataniste même si nombreux sont ceux qui lui font un procès en sincérité sur ce point, considérant sa musique comme bien trop abordable. C'est certain que comparé à des formations de black metal comme Marduk, Mayhem ou Burzum, les disques de Ghost sont "easy listening"...


Historiquement, Ghost a franchi quelques siècles, passant du Moyen-âge à l'ère Victorienne, celle de la chute des empires et de l'exploitation de l'homme par l'homme à la dimension industrielle.
Nouvel avatar pour le leader du groupe, Cardinal Copia laisse sa place à Papa Emeritus IV pour ce nouvel album.


Après Imperium, une courte introduction "classieuse" à base de cordes et de batterie militaire, Kaisarion avec son rythme rapide à la Judas Priest et son timbre eighties incarne très bien ce nouveau virage musical . Spillways, vraiment catchy, confirme la tendance avec un une entame au piano à la Toto des plus réussies et un enchainement piano/choeurs qui fait mouche.


"All your faith
All your rage
All your pain
It ain't over now
And I ain't talking about forgiveness
All your faith
All your rage
All your pain
It ain't over now
It's the cruel beast that you feed
It's your burning yearning need to bleed
Through your spillways, Through the spillways of your soul..."


Le groupe enchaine avec l'imparable premier single de l'album, Call me Little sunshine (Une Balade heavy "Faustienne" qui raconte comment Méphistophélès tente d'appâter une jeune femme dans son monde désincarné...).
You will never walk alone
You can always reach me
You will never ever walk alone
Little Sunshine
(Call me)
Call me Mephistopheles


L'album se poursuit avec Hunter's moon (Faisant partie intégrante de la BO de Halloween Kills) et Watcher in the sky, nerveuses et rock, avec, dans les 2 cas, une rythmique bien carrée et des choeurs superbes. Dominion, autre instrumental à base d'instruments à vent de transition, nous emmène vers le dansant Twenties et son ambiance de sabbat, ses étranges choeurs et sa batterie tribale, qui vous fera peut être bouger les hanches sans même que vous en rendiez compte....Pourtant, pour peu que vous penchiez sur les textes du morceau, c'est le titre le plus guerrier de l'album.


Listen up, you motherfuckers
Those Ivy League dopes, they wanna mock us
Tell 'em all this is war
And not fighting a war is for suckers (Kiss my)
Assassinate (Assassinate)
Gather the tools to disintegrate (Feed)
Hate (Hate)
Reaping the seeds as a reprobate
I'm number one, you're number two
You've got a lot of God's work to do


Puis, surgit une autre réminiscence du Hard des années 80, Darkness at the Heart of My Love, une ballade sombre old school et inspirée sur le plan musical, avec la touche de romantisme noir, chère à Tobias Forge.


There's a darkness at the heart of my love
That runs cold, runs deep
The darkness at the heart of my love
So bold, so sweet
There's a darkness at the heart of my love
That runs cold, runs deep
The darkness at the heart of my love for you...


Il en va de même pour Griftwood, très eighties avec son introduction "guitaristique" à la Van Halen et ses solos enchainés, sa rythmique marquée et ses choeurs en canon.


Après un nouveau titre de transition, Bite of Passage, Ghost termine l'album en apothéose avec Respite on the Spitalfields, émouvant et vénéneux, toute la dualité de l'Amour et la Mort s'incarne dans ce titre, dans sa musique, mais aussi dans ses textes d'une poésie macabre et d'un pessimisme assumé.


A défaut d'annoncer l'Apocalypse, Ghost n'oublie jamais de rappeler à son auditoire la vanité et la fragilité de sa condition.


[Verse 1]
We're here in the after
Of a murderous crafter
The past
Is spun like a yarn and mangled
With flesh and blood and bones, I wonder
Did no one hear the distant thunder?
[Verse 2]
The autumnal reaper
The stains of this creeper
Will last
The shine and the sham entangled
Like salting earth with tears of Jesus
He sliced and diced our dreams to pieces
For the dreams that you dread
Can becomе just as real
As the blood that was shed
With thе slash of his steel
Now the street walking dead
Was quite a scene, wasn’t it?
For the lost and mislead
Were promised seats by the pit
[Chorus]
We will break away together
I'll be the shadow
You'll be the light
Nothing ever lasts forever
We will go softly into the night
[Bridge]
We are leaving this city
So this is farewell
Goodbye Seven Sisters
And Saint Jezebel
The moon in the gutter
Has a story to tell
One day he will come back
From the bowels of Hell
[Pre-Chorus]
He appeared to ascend
So we all stood there in awe
Now we have to pretend
We did not see what we saw
When the curtain unveiled
To the sound of applause
For the king that we hailed
Was the Wizard of Oz
[Chorus]
We will break away together
I’ll be the shadow
You'll be the light
Nothing ever lasts forever
We will go softly into the night
[Outro]
Nothing ever lasts forever
We will go softly into the night


Produit avec talent par Klas Åhlund (déjà producteur de Méliora) et bénéficiant d'arrangements de qualité, Ghost signe avec Impera un album tout à fait correct même si on peut regretter que la formation ait délaissé la pop métal mélancolique des précédents albums pour un heavy metal 80's certes amélioré. Il est peu probable que ceux qui appréciaient peu le coté abordable de Prequelle n'affectionnent davantage ce nouvel opus.


Impera audio
Call me Little sunshine video
Hunter's moon video
Spillways video

dagrey
7
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le 11 mars 2022

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dagrey

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