
Drones, le septième opus de Muse, fait beaucoup parler de lui sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois. Après quelques sons d'une dizaine de secondes publiés par le groupe, pour tenir en haleine les fans, le titre Psycho a été dévoilé au grand public. Présenté comme un morceau annonçant le retour aux sources, il s'avère finalement plus long (près de six minutes avec l'intro Drill Sergeant), que jouissif. Car si le riff (soit dit en passant, joué en live depuis de nombreuses années) s'avère intéressant, il est utilisé de façon abusive. La chanson aurait, en effet, pu durer trois minutes, cela n'aurait pas changé grand-chose.
Puis est arrivé Dead Inside, une sorte de Madness retravaillé, qui n'a, évidemment, aucun rapport avec le son des débuts de Muse. Mercy a ensuite fait son apparition. Vu le manque d'intérêt de celle-ci, mieux vaut ne pas en dire plus à son sujet...
Avant-dernier extrait dévoilé en avant-première, Reapers s'avère plus osé, avec un tapping en guise d'introduction. Si la cohérence n'est pas toujours de mise durant les six minutes, l'impression est plutôt bonne. Ultime "cadeau" du groupe, The Handler fut en ligne ce lundi. Rien d'extraordinaire, mais l'ensemble est bon, avec un chant propre à Matthew Bellamy, ce qui n'était pas vraiment le cas dans les extraits précédents.
S'agissant des autres titres, Defector ressemble pompeusement à du Queen de la première époque, mais demeure plutôt agréable à l'oreille. Fort malheureusement, Revolt, qui suit, frôle la catastrophe. Le sample d'ouverture, qui n'est autre qu'une sirène de véhicule de secours, n'annonce forcément pas une bonne chose. Cela constitue d'ailleurs la nouveauté de cet opus : l'introduction de bruitages et discours politiques. Sans être mesquin, ils auraient pu s'en dispenser, surtout pour un "retour aux sources".
La ballade Aftermath n'est pas désagréable. Le problème est bien là : qui aurait pensé, jusqu'à Black Holes And Revelations, que l'oeuvre de Muse serait juste passable ?
Heureusement, l'excellent The Globalist réhausse le niveau de l'album. Présentée comme une sorte de suite à Citizen Erased, cette chanson excédant les dix minutes nous montre que Matthew Bellamy peut, quand il veut, encore composer des morceaux épiques, avec des structures complexes. L'éponyme Drones, qui clôt la galette, constitue un essai intéressant, a capella.
Loin d'être nul, l'ensemble, censé être "concept", manque cruellement de fil conducteur, contrairement à des albums comme Origin Of Symmetry ou Absolution. Si certains extraits comme The Globalist valent vraiment le coup d'être écoutés, d'autres sont cruellement dénués de l'audace dont a fait preuve Muse durant les huit premières années de sa carrière.
Il y a fort à parier que les concerts seront toujours aussi excellents, ce qui peut évidemment nous consoler.