Le changement ce n'est pas maintenant.

L'art de la référence n'est pas un exercice simple d'accès et ce quelque soit le médium artistique. D'ailleurs certains en ont fait un arc majeur de l'ensemble de leur oeuvre.

Car oui comme tout procédé créatif, ça se travail, cela s'étudie, on ne peut délibérément pas placer des clins d’œil n'importe comment juste par pur soucis de l'entertainement.

Si la musique est un art d'instinctivité, elle est aussi & surtout dans un groupe tel que Muse qui essai de jouer avec des structures complexes, un art de réflexion.
Comme illustration récente de la référence/hommage réussi, je pense au dernier Manson qui jonglait avec subtilité de cet exercice de style ou encore a electric Lady de Janelle Monae, qui dans une rare intelligence savait doser avec parcimonie ses emprunts.

En effet on est très loin des piochages vulgos de la bande à Bellamy qui empile les éléments en vrac sans réel soucis de pertinence. Cette sale manie est devenue d'ailleurs presque un gimmick du groupe depuis la démesure du grand-guignolesque The Resistance au sein duquel Muse tentait de diversifier sa sauce originelle à grand coups de pompage.

Pourtant moi dans l'idée, j'aime me définir comme un "progressiste", j'apprécie les prises de risques, les groupes qui osent entreprendre des virages à 180°,
j'aime l'ambition, j'aime l'audace!

Donc en soit je n'avais rien contre l'idée d'un Muse en pleine mutation, sauf que le groupe a eu le choix à un moment clef de sa carrière symbolisé par Black Holes and Revelations entre une voie alternative et une continuité son travail initial. Nos petits English ont tranchés à la manière d'un U2, essayant constamment de créer compromis entre Ondes Fm, ADN originelle, et partis-prit ambitieux.
Vous le savez à vouloir plaire à tout le monde, on ne plait plus à personne.

Pour cet opus Muse nous avait promit une sorte de retour au source, mais encore une fois la bande à Bellamy s'est sabordée elle même en osant pas aller au bout de sa démarche, proposant ainsi un rendu moins ambitieux que 2nd Law, et un retour au passé sans l'aspect brut d’antan.
Car pour faire du vieux Muse il fallait aussi abandonner les sales habitudes de mettre des cœurs partout, de vouloir absolument tout rendre épique, & de réaliser une production ultra-léché dans son mixage.

S'en ressort une soupe assez indigeste qui manque cruellement de personnalité, d'originalité et ce ne sont pas textes très premier degré, gentillement anti-systeme qui vont donner de la profondeur à Drones.
C'est dans la même idée que mon développement sur la référence, ce genre de choses se travaillent, autant sur la forme, par l'intermédiaire de figures de styles fines & d'un vocabulaire juste; puis sur le fond, sans forcément rentrer en profondeur, il faut un minimum de sens analytique.

De ce marasme je ne retiendrai que The Handler et son riff accrocheur, comme je n'avais retenu que Survival de 2nd Law, et MK Ultra de The Resistance.

L'indécision, le manque de réflexions et de castagnettes auront fini d'abattre ce groupe que j'ai tant chéri, dont je considère encore son album Absolution comme un pavé immanquable des années 2000.

Les gars, vous qui parlez de lutte, de pouvoir, d'une société à remettre en question. Il serait peut-être temps de vous même vous réinventer réellement.

Alors oui je sais que derrière, y'a le pognon, les majors et tout le toin toin mais n'oubliez pas :

La prudence n'exclut pas une certaine audace.

J'ai du mal à croire en cela, mais je suis un peu à l'image de vos textes plutôt crédule et un éternel utopiste.