Don't Believe the Truth est le premier album d'Oasis que je découvre en entier. Si je connais vaguement le groupe, je l'ignore au sujet de sa profondeur. Quelque part, je pense que mon approche à ceci d'intéressante qu'elle est celle d'un néophyte. De ce fait, si des connaisseurs veulent apporter des précisions, qu'ils ne se gênent pas.


Comment voit-on ce disque quand on découvre Oasis ?
Et bien un album rapide déjà, 43 minutes seulement, assez doux et pourtant répétitif. J'avoue qu'à la première écoute si j'avais accroché à des passages, je n'avais rien géré de bien précis. Une première écoute à l'aveugle, en conduisant, sans faire attention aux changements de piste. Juste possédé par le son, j'avais apprécié tout en trouvant l'ensemble très doux, trop surement et un brin répétitif dans le son.
Maintenant que j'avais survolé l'album, je pouvais entrer dedans.


La première chose à m'avoir frappé (c'est le cas de le dire) fut la frappe du batteur que je trouvais très sexy et pleine de vie. Quand j'ai découvert que ce fut l'arrivé de Zak Starkey dans le groupe, tout s'expliquait. Le fils de Ringo rejoint donc le groupe des fans des Beatles.
L'influence Beatles est, cependant, présente sans l'être. J'expliquerai ce point plus tard. Soulignons d'abord cet hymne à la détente et à l'art de ne rien faire qu'est The Importance of being Idle. Très beau titre, réussie, calme sans être délicat et emplie d'une magie qui ne pouvait que séduire le grand fan de I'm only Sleeping de Lennon que je suis.


Bien sur, ce titre n'est pas le seul moment marquant de l'album. L'ouverture même Turn up the Sun est très réussie malgré une introduction bien trop cristalline au vu du reste du morceau. Le désir d'écho avec la fin ne me paraît pas intéressante, malgré justement que cette seconde partie, instrumentale, du morceau soit une réussie. J'aime quand Turn up the Sun démarre, je trouve que ça incarne bien un début d'album : on accroche direct. Dès le début on rentre dans le disque.
Autre temps fort bien rock de l'album, le fameux tube Lyla. Là encore très réussie. Sauf que le syndrome « répétitif » est plus là. 5 minutes ça peut durer quand on se répète. Cependant, le morceau a une vraie hargne qui la rend taillé pour le live. On se sent en concert à la moindre écoute.
Part the Queue dispose d'une des lignes de chant les plus sexy de l'album. Envoutante, doté d'un groove complet et efficace, elle nous aspire dès la première écoute. Certainement mon moment préféré de l'album.
Enfin doté d'une fort puissance émotionnelle, Let there be Love unis les deux frères au chant pour un titre doux, porteur, complet dans sa réalisation, qui parvient à émouvoir sans peine. Une belle fin pour l'album qui se conclut avec la manière cohérence que son début (si on exclut le tout début d'intro de Turn up the Sun). Une conclusion énergique pour un album plutôt réussi.


Mais, entre ces « temps forts », qu'avons nous ?
Le très court et décoiffant The Meaning of a Soul succède étonamment à The Important of being Idle. Rapide et sans concession, le titre réussie à garder son énergie par son format. Un côté vieux rock dépoussiéré est très présent dans le titre, l'harmonica et le mixage y sont pour beaucoup.
A Bell will Ring est un titre sympa, mais pas incroyable. Il a été forgé pour les grands espaces, les longues routes ou les stades remplis. Keep the Dream alive a un peu la même conception, bien qu'un peu plus introspectif pour l'auditeur. On appréciera le chant des refrains, très soigné.
Love like a Bomb est un morceau trop répétitif et sans grand intérêt pour moi, sonnant un brin le rechauffé malgré quelques vagues idées intéressantes. Mucky Finger parvient à bien attirer en seconde piste mais est loin de me convaincre, étrangement.


L'album souffre, surtout, de manquer de ce grain de folie propres aux Beatles qu'Oasis aime tant. Cet album manque de cette capacité de se réinventer à l'intérieur d'un même morceau. Les structures, les répétitions de riff sont bien trop nombreuses et peuvent lasser. Le type d'énergie est également souvent la même alors qu'elle peut prendre bien des aspects, pourtant, et on regrettera de pas avoir cette diversité.
Cet album a bien des qualités, mais pas celle, semble-t-il d'être un grand album. C'en est un bon, incontestable. Mais un grand ? Pourquoi l'écouter lui plutôt qu'un autre ? Je ne sais absolument pas.
Un de mes amis, fan d'Oasis pourtant, a lui-même eu, récemment, une réflexion pas très éloigné en passant rapidement les pistes comme impatient de ne pas voir davantage dans Don't believe the Truth. Peut-être qu'Oasis se renouvèle avec ce disque, c'est certain qu'ils font un bon disque, mais pas un grand.

mavhoc
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le 2 avr. 2016

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