Discovery
6.8
Discovery

Album de Mike Oldfield (1984)

Exilé dans les Alpes Suisses, près du lac de Genève, Mike Oldfield en profite pour s’aérer la tête, les miquettes, et, par la même occasion, protéger son porte-monnaie en échappant aux services financiers britanniques un peu trop voraces à son goût. Encore étonné par le petit vent frais du succès surprise de Crises et de son single « Moonlight Shadow », les pulsions mercantiles exacerbées de Richard Branson poussent le compositeur à tenter le super banco. Enregistré parallèlement à la bande originale The Killing Fields dans son propre studio, une nouvelle fois en compagnie de Simon Phillips, Discovery met l’accent sur les titres chantés et invite à la fête la voix féerique de Maggie Reilly (rarement aussi pure) et Barry Palmer (ex Triumvirat) – ce dernier avait décliné l’invitation pour la tournée précédente mais avait su être convaincant sur le single pourtant médiocre « Crime of Passion ».


La petite équipe est donc au complet. Motivée. Les titres sont solides et caressent la pop dans le sens du poil. Point d’orgue et second hit dans la besace avec « To France » et son désormais fameux thème d’ouverture, imparable, qui ne cesse de trotter dans la tête… et sur la suite des opérations puisqu’on en retrouve des échos dans l’exquis « Talk About Your Life », le duo racé « Tricks of the Light » et le puissant « Discovery » dont les nervures font ressortir la voix brisée (et en mauvais état) de l’ami Palmer. Une sorte de fil conducteur donnant un peu plus de consistance à l’ensemble. Discovery offre ainsi la collection de chansons la plus charnue, la plus gourmande, signées Oldfield qui réussit l’admirable tour de force de calibrer l’album pour une audience maximale (il fera l’ouverture du Palais Omnisport de Paris-Bercy) tout en faisant de « The Lake » l’instrumentale idéale, ni trop courte, ni trop imposante. Un final jouissif où le compositeur déploie des trésors d’interprétation avec une maîtrise totale des horizons explorés. Et à 2000 mètres d’altitude, le bonheur se porte haut.


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AmarokMag
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le 13 sept. 2015

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