la transe psychédélique imaginée par The Limiñanas & Laurent Garnier

Avec son écriture toujours aussi cinématographique, Lionel et Marie Limiñana ont imaginé une nouvelle histoire, celle de deux ados des années 80, un peu paumés, quelque part dans le sud de la France, du côté de la frontière espagnole, au style et aux goûts déclassés et qui finissent par tomber amoureux l’un de l’autre. Un récit décliné en autant de chapitres que de chansons. Mais la grande nouveauté de ce disque c’est cette collaboration avec Laurent Garnier qui s’invite ici dans un ménage à trois (musical) qui fonctionne à merveille.
Même si la présence de ce dernier n’est pas aussi marquée qu’on aurait pu le penser au départ, malgré tout le trio a trouvé un bel équilibre entre sonorités électroniques et guitare et batterie pour nous concocter 12 chansons bien dans leur époque et surtout dans le ton de ce que l’on a aimé par le passé chez nos amis perpignanais. On y retrouve cette obsession pour les batteries métronomiques, les rythmes du krautrock (Je rentrais par le bois..​.) pour les boucles hypnotiques et, bien sûr, pour les personnages étranges qui viennent s’immiscer dans les textes des Limiñanas.


Dans ce road-movie sonore très mouvementé, auquel on est habitué quand on connaît les albums des Limiñanas, on appréciera, plus encore que par le passé, l’aspect transe et psychédélique qui ressort de ce De Película… avec ici des rythmes baggy parfaits (sur Juliette dans la caravane) comme on n’en avait plus entendus depuis Fatboy Slim ou Propellerheads ou là des accents sud-américains imprimés par la présence de Edi Pistolas (du groupe punk chilien Panico) sur le single Que Calor !. ou encore avec la présence fantomatique de Bashung dans l’interprétation de Bertrand Belin sur le titre Au début c’était le début.


Construit pas à pas, à distance, entre la Provence et les Pyrénées Orientales, dans le total respect des gestes barrières, De Película est une belle réussite. Un disque dans lequel une fois encore, on va danser, se marrer, frissonner, perdre l’équilibre, où l’on va croiser quelques noms oubliés et où l’on va même entendre la voix de Laurent Garnier sur Juliette dans la caravane et Tu tournes en boucle aux côtés de celles de Lionel et Marie.


https://www.benzinemag.net/2021/09/16/de-pelicula-la-transe-psychedelique-imaginee-par-the-liminanas-laurent-garnier/

BenoitRichard
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le 4 oct. 2021

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Ben Ric

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