Un magazine a décrit le musique de Tijuana mon amour broadcasting inc. Comme l’héritage allemand de Tortoise, et c’est vrai que le quatuor aime se lover dans des instrumentaux éthérés et résonnants, rythmés par une batterie jazz (merveilleusement tenue par Matthias Macht). TMABI est un groupe sobre qui entretient un goût sûr et élégant avec une ligne mélodique tournant principalement autour d’un piano acoustique ou électrique qui nous fait cligner des yeux comme devant un soleil mourant. Par-dessus, TJMABC greffe ensuite des guitares impressionnistes, des programmations subtiles et en retrait dans un souci de parfaite harmonie chromatique. Les bidouillages électroniques ou l’usage de Turntable utilisé en bonne intelligence ne parasite pas mais accompagne une humeur générale mélancolique et contemplative. Le groupe ne fait jamais dans le criard ou la tapageur, même si certains accords prennent le risque d’extérioriser une sensibilité plus forte (Follow me a par moments des accents Morriconiens). Avec son piano omniprésent, 88 franchit presque la ligne rouge qui pourrait le rapprocher de la sensiblerie un peu guimauve de Double mais heureusement, fort d’une maîtrise exemplaire, le titre reste digne et n’en devient que plus touchant. Rythmiquement au point (en plus de Matthias, il y a Heiko Schramm à la basse), le groupe peut se permettre de faire tourner en avançant par simples nuances. Un son qui persiste, un instrument qui s’en va, un spleen qui s’installe, une émotion qui grandit (On the top of the mountain). Mais ce cold jubilee - beau titre - apporte sa mini-révolution dans l’univers de TMABI puisque que certains titres sont désormais chantés et dans ce monde feutré, Living in the future ou Day after évoqueront les atmosphères de Silent witness d’Overhead ou un Notwist au jazz assumé . L’hivernal Time now rappellera quant à lui les ambiances cotonneuses du Pygmalion de Slowdive. A écouter en boucle.

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le 8 sept. 2015

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denizor

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