La BO de Black Panther premier du nom constituait sans doute le meilleur travail de Ludwig Göransson à ce jour, jonglant entre sonorités africaine traditionnelles, électronique, et orchestration symphonique plus classique. Il va sans dire que j'attendais avec impatience la suite, le compositeur ayant peu l'habitude de décevoir, en témoigne ses travaux récents tels que Tenet ou The Mandalorian. Ici, Göransson signe tout simplement sa meilleure composition, jouant habilement des anciens thèmes comme des nouveaux, et transcende sans faille un premier opus déjà bien chargé. Black Panther Wakanda Forever apparaît comme une BO quasi-expérimental, surtout concernant l'instrumentation liée aux Talocan, très inspirée des sonorités traditionnelles Mayas/Aztèques(on croirait presque entendre des cris de Nazgûls à certains moments). Ainsi, à l'instar de Tenet, une composition tout aussi expérimentale, Göransson épouse les thématiques de chaque personnage à travers sa musique. Le thème de Shuri par exemple, apparaît une première fois dans Welcome Home de manière traditionnelle avec la présence de sonorités africaines et d'un orchestre classique, pour ensuite basculer de manière plus moderne aux synthès dans Wakanda forever,comme pour souligner la personnalité de Shuri, scientifique très rationnelle ancrée la modernité, tandis qu'elle est tenaillée par ses racines wakandaises et le rôle de Black Panther qu'elle doit assumer. Cette cohérence musicale vis-à-vis des personnages est de ce fait prolongé dans l'entièreté de l'album. Ainsi, le personnage de Namor se voit offrir un thème convoquant une esthétique traditionnelle mayas/aztèques, à travers Árboles bajo el mar, sublime chanson de Vivir Quintana et qui éclate de manière puissante dans Namor's throne. Le thème des sirènes lui, présent dans Sirens et dans les nombreux morceaux d'actions du film retranscrit la mythologie de ces créatures aux chants puissants et terrifiants, qui ne sont pas sans rappeler les choeurs déchaînés de John Powell dans son Don't worry Darling cette année, B.O très expérimentale elle aussi. Enfin comment ne pas citer les immenses morceaux de bravoure que sont Imperius Rex et Yijambe!, réunissant motifs des Talocan, thème de Shuri et nouveaux motifs liés aux Dora Milaje, qui avaient déjà droit à une première version triomphante dans le premier opus, les percussions déchaînées de Sink the Ship et enfin la reprise triomphante du thème de T'Challa dans le dernier morceau de l'album à son nom. Tout cela finit de confirmer le travail titanesque, riche et dense de Ludwig Goranson, qui nécessite plusieurs écoutes pour percevoir la richesse des thèmes et du développement musical.

Lilian_flg
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le 5 déc. 2022

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