Bathory
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Bathory

Album de Bathory (1984)

Premier coup de tonnerre dans le l'histoire du Black Métal, Black Sabbath sort son premier album en 1970.
Deuxième coup de tonnerre, en 1982, Venom sort son second opus intitulé Black Métal qui donnera son nom au style, le problème, leur musique se rapproche plus du Thrash.
Troisième coup de tonnerre, 2 ans plus tard, un petit groupe sorti du fin fond de la Suède propose deux musiques sur une compil de Metal appelée Scandinavian Metal Attack. Le son qui ressort de ses deux morceaux est complètement nouveau. Ce petit groupe créé par un homme appelé Quorthon, c’est bien sûr Bathory. Suite à de bons retours sur les deux morceaux composés pour la compil, Tyfon le label l’ayant produit propose à Quorthon d’enregistrer un album Complet. C’est à Stockholm dans un garage reconverti en studio et en 56 Heures que Bathory enregistre 12 pistes. C’est ainsi que sorti le premier album de black metal et surement le plus mythique de l’histoire. Cela leur aura coûté 200 euros. Sorti en Octobre 1984, l’album est pressé à 1000 exemplaires et il fait un carton, ils sont tous vendus en l’espace de 2 semaines.


Pochette : Pour la première pochette de l’histoire du Black Metal, Bathory a décidé de faire dans la simplicité, mais qui s’avère être extrêmement efficace. A la base Un gros pentagramme jaune devait être placé sur la couverture, elle a été finalement déplacé sur le dos de la pochette. Du coup un Bouc jaune aux yeux rouge a pris sa place. Ce dessin est tout droit sorti d’un bouquin de Joseph A. Smith sorti en 1981.
Un fond noir, un gros bouc jaune représentant bien sûr le diable plus le nom Bathory écrit avec une grosse police de caractère bien Gothique. L’ambiance est posée. On sait tout de suite que lorsque l’on va poser ce vinyle sur la platine, on va être transporté dans un univers ou l’ombre à pris l’avantage sur la lumière. Un endroit ou la musique est chantée non pas par des hommes mais plutôt par des sortes d’entités démoniaques cachés au fond de caveaux morbides transformées en salles de sacrifice satanique.
Ce si beau et mystérieux bouc jaune a été remplacé par la suite par le même en noir et blanc car Quorthon trouvait l’ancien très laid.


Son : L’album commence avec une introduction qui pose le décor, bruit de vent, accords d’orgue funèbre dissonants se perdant dans les airs. Bruit de métal claquant au loin, une vraie ambiance de maison hantée. C’est austère, glauque, et particulièrement efficace. Subitement, démarre un riff de guitare incisif et outrageusement saturé. Le son martelant et résonnant de la batterie se met à le suivre. C’est à ce moment qu’une voix gutturale et aigue se fait entendre, hurlant sa rage et son amour pour Satan.
Comme on le dit parfois, Bathory a posé ses couilles sur la table et vient de proposer un son jamais entendu et par la même occasion d’inventer le Black Metal.
Dans ce chaos ordonné, se fait parfois entendre un solo de guitare strident mais toujours bien placé et bien construit. La durée très courte des musiques ajoutées au génie d’aller directement à l’essentiel fait de Bathory un album terriblement efficace. La production minimaliste, l’envie exacerbée de provoquer ajouté à une musique dénuée de toutes fioritures me donne parfois l’envie de la définir comme une sorte de Punk Démoniaque.


Paroles :
Comme il faut souvent s’y attendre dans les groupes de Black Metal des années 80-90, mort et désolation sont souvent les maitres mots.
Cela dit on peut écrire sur le malheur et l’enfer et bien le faire, de manière poétique. Et je trouve que Quorthon ne s’en sort pas trop mal.
Pour la première musique « Hadès » gros il nous raconte que l’enfer, c’est pas cool. Par exemple :


Beyond the mountains
Where the wind cries out its pain
Deserted valleys
Where the darkness always reigned


Where the sunlight never ever
Touched the poisoned ground
Where the laugh of undead children
never ever sound


Traduction


Au-delà des montagnes
Où le vent crie sa douleur
Vallées désertes
Où l'obscurité régnait toujours
Où le soleil jamais
Ne touche le sol empoisonné
Où le rire des enfants morts-vivants
Jamais ne se fait entendre


Et pour ajouter de la gaieté à tout ça, le refrain :


Forever wrapped in darkness

The forgotten valleys of Hades


Toujours enveloppées dans l’obscurité
Les vallées oubliées d’Hadès


Reaper, la deuxième musique de l'album, comme son nom l’indique nous parle d’un viol cérémonial, c’est glauque, violent et malsain.


Bon je vais pas toutes vous les faire mais en gros ce sont des paroles qui chantent la gloire au seigneur du mal comme par exemple :


Descend from blackened skies
On soundless magic wings
To spread the words of Satan
And live in eternal sin


Descendra du ciel noirci
Sur des ailes magiques silencieuses
Pour diffuser les paroles de Satan
Et vivre dans le péché éternel


Ou encore, des paroles vivement opposées à la religion Chrétienne :


The lies of Christ will lose
The ways of hell I chose
I drink the floating blood
Defy the fury of God


I have turned my back on Christ
To hell I have sacrificed
I have made love to the Pagan Queen
The gates of hell I have seen


*Les mensonges du Christ vont perdre
Je choisi la voix des enfers
Je bois le sang flottant
Défier la fureur de Dieu


J’ai tourné le dos au Christ
A l'enfer je l’ai sacrifié
J’ai l'amour à la reine Paganne
Les portes de l’enfer, je les ai vues.*


Pour résumer, les paroles anti-Chrétienne dans le Black Metal c’est comme le fromage pour la raclette c’est indispensable, surtout dans le true. Pas que tous les musiciens de Black Métal soit satanique, bien au contraire, un grand nombre d’entre eux ont avoués ne pas croire en quelconque idéologie satanique, ils soutenaient que tout ça permettait d’enrichir l’ambiance de leur musique ainsi que leur image auprès des médias et des fans.
Satan et l’occulte est une imagerie très chère au Black Metal et elle est en partie responsable de l’aura mystérieuse à la fois attirante et repoussante de cette musique si riche.


Cela dit, il existe des parts d’ombre dans ce milieu musical, c’est un style qui ne fait rien pour être aimé alors il nous est indispensable de les accepter comme ils sont ou de ne pas les accepter. Il existe en réalité un nombre non négligeable de personnes déclarant être satanique ou néo-nazies. Il est de notre devoir de se renseigner sur eux avant de les juger et de bien faire attention à séparer l’idéologie et la musique, bien qu’au fond, tout le monde sait que les deux sont liées.


Pour conclure sur l'album, pour un premier album d'un style entier, c'est très inspiré, bon musicalment parlant et je dirais même à la hauteur de son aura légendaire.

Anomalies
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le 11 mai 2015

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