Hymne de l'Avent oui, car cet album respire la fraicheur hivernale, la nature en repos, parfois même presque morte. Je pense notamment à "Chord Left", un magnifique petit instrumental (il y en aura deux autres par la suite : "Tokka", situé au milieu, et "Fivefold", avec un très joli riff de piano qui lui donne un aspect solonnel) ouvrant le disque, et qui illustre parfaitement un paysage gris, enneigé, avec pourquoi pas, un cimetière en arrière plan.
Le reste de l'album, de "Fuel To Fire" à "Smoke & Mirrors" tient sur l'alchimie quasi parfaite entre la voix aigüe, douce et légère d'Agnès Obel et son piano, déroulant les arpèges avec perfection. De temps à autres, un violon s'invite, histoire d'apporter un léger nappage de chaleur, comme sur le morceau-titre "Aventine". On notera une petite faiblesse sur un "Words Are Dead" moins inspiré, mais tout de même d'excellente facture. Ma préférence va au morceau "The Curse" (chance ! c'est le morceau le plus long de l'album), dont le motif joué par les instruments à cordes (je ne donne pas les noms histoire de ne pas me tromper) rythme extrêmement bien le morceau, qui se détache légèrement (mais c'est pas flagrant non plus) des autres morceaux par un chant plus marquant.
"Smoke & Mirrors", abordé plus haut, clôt le disque. Encore une fois voix et instruments se combinent magnifiquement dans un final qui, si il est très classique dans sa structure, termine très bien le disque en restituant parfaitement l'atmosphère dégagée par le titre d'ouverture (bien que ce ne soit pas un instrumental).
Au final ce disque est empreint de pureté musicale, débarrassé de tout artifice électrique et de toute intervention informatique. La durée de l'album convient à merveille pour ce genre de musique, et l'auditeur se plaira à le réécouter de nombreuses fois sans ennui. Une très belle réussite.