La musique, c’est bien connu, recycle tout ce qui a déjà été fait. Parfois c’est bien fait, car les influences sont digérées et le groupe ou l’artiste est capable d’apporter quelque chose de nouveau. Parfois c’est juste loupé, comme Ben l’Oncle qui saoule !
Ces derniers temps, nous avons pu assister à un retour en force des années 80, chose logique après le retour des années 60 (Arctic Monkeys par exemple) et des années 70 (Kings of Leon par exemple). Les années 80 donc. On avait déjà eu The XX et leur pop sombre et minimaliste et depuis peu des nouveaux groupes apparaissent avec des influences clairement « gothiques » 80’s, Siouxsie en tête. On pensera notamment à Anna Calvi, Zola Jesus, Esben and the Witch ou encore ce nouvel album de Chelsea Wolfe.

Chelsea Wolfe est jeune artiste américaine, qui après une incursion dans l’indé folk, nous offre un nouvel album pour le moins habité. « Apokalypsis », c’est son titre, est un voyage sombre et terrifiant entre rock indépendant musclé, folk hantée, expérimentations diverses et la BO de Twin Peaks. Les influences sont tellement nombreuses, qu’elles sont difficiles à vraiment lister, mais on peut dire sans se tromper que les fans de Woven Hand, Rose Kemp ou encore de Zola Jesus ont le potentiel pour apprécier.
« Apokalypsis » est d’ailleurs un peu construit comme la BO d’un film, mais une BO qui nous raconte une histoire, avec un début (des cris horribles et saturés, dignes d’un film d’horreur), un déroulement et le sommet de l’histoire avec « Pale to pale » et le générique de fin avec « Movie screen ». Cette construction, pour le moins originale, donne une grande cohérence à l’ensemble de l’œuvre.
La musique de Chelsea Wolfe nous emporte dans une forêt sombre et habitée de créatures maléfiques, le tout de nuit et avec du brouillard. L’ambiance démoniaque est présente de bout en bout, soutenue par une grande utilisation de la reverb. Chelsea Wolfe survole, de sa voix magique, l’ensemble des titres, telle une banshee perdue dans ces bois, avec comme point d’orgue le dément « Pale to pale », ou l’ambiance un peu post rock monte crescendo pour se terminer avec les hurlements sauvages de la belle.

Je ne saurais donc que trop vous conseiller de vous jeter sur cet album sans tarder, c’est une belle et grande réussite comme on aimerait en écouter plus souvent et dont les inrocks ne vont même pas entendre parler. C’est donc assurément l’un de mes disques de l’année (oui je sais nous ne sommes qu’en janvier).
Elrickh_Peterss
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le 27 oct. 2013

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