WEYES BLOOD – And In The Darkness, Hearts Aglow (2022)

Weyes Blood, redescend sur terre le temps d’un cinquième opus à la magie lancinante, And In The Darkness, Hearts Aglow.

Dans cet album, Natalie Laura Mering ne change pas, mais le résultat est toujours aussi interessant. Derrière l’inertie instrumentale celeste, le chant de sirène auquel l’on peine à résister touche à nouveau nos âmes. La lenteur country de It’s Not Just Me, It’s Everybody lance d’emblée le processus d’enchantement. La pop symphonique de Children Of The Empire rehausse un peu le tempo de l’album, mais la ballade Grapevine replonge très vite l’ensemble dans la mélancolie. La comparaison avec Lana Del Rey est évidemment inévitable, même s’il semble que la native de Santa Monica soit moins frappée de dépression que la diva new-yorkaise. Ces nouveaux morceaux à la beauté cristalline en disent d’ailleurs long sur l’histoire du folk américain, de Scott Walker à Joni Mitchell, en passant par les crooneurs des années 50 et la nouvelle génération dignement représentée par Perfume Genius, Bon Iver ou Alela Diane, le songwriting de la californienne est habité par cette base mélodique extrêmement solide. La seconde partie de l’album expose enfin les accointances pop de l’américaine sur les plus enjoués Twin Flame et The Worst Is Done.

Après avoir conquis le monde avec le sublime Titanic Rising, Weyes Blood enfonce vraisemblablement le clou de sa renommée avec les harmonies envoûtantes du céleste And In The Darkness, Hearts Aglow.