... And Out Come the Wolves est une petite perle de nos amis Rancid. Le groupe sort ce troisième album en 95, au moment où il commence à être populaire. Rancid est alors le centre d'intérêt de beaucoup de labels et entraîne à son insu une course effrénée au contrat. Le groupe titre ainsi son album ... And Out Come the Wolves en référence à ces requins de la finance.
L'album repose sur de fortes bases ska/ska revival, allègrement agrémentées de riffs efficaces et de lignes de basse gourmandes et mélodiques.

Dès le premier morceau, "Maxwell Murder", Rancid donne le ton avec un chant punk très rétro que Tim Armstrong délivre énergiquement. Derrière, un Lars Frederiksen très carré à la guitare qui vient habiller une ligne de basse de velours (le vieux de la vieille Matt Freeman). Freeman se permet même un petit solo en milieu de piste. La basse est d'ailleurs ici la véritable clé de voute de l'album (notamment sur l'excellent "Journey to the end of the easy bay").

L'ensemble de l'album alterne des morceaux rapides et nerveux et des "chansons" plus travaillées, toujours couvertes de cette voix de gangster constamment à bout de souffle. On sent une énorme, que dis-je, une gigantesque influence des Clash (depuis toujours présente chez Rancid), spécialement sur des morceaux comme "Lock, Step and Gone", le mythique "Time Bomb" ou encore "The 11th hour".
Sur quelques morceaux orientés ska un clavier vient renforcer les riffs enlevés de Frederiksen ("Daly City Train", "Time Bomb"...) et donne à l'ensemble une forte capacité à faire shaker le booty des auditeurs. Véritablement, je mets au défi quiconque d'écouter plus de 2 pistes de l'album sans avoir envie de danser.
On a derrière des gimmicks qui viennent s'incruster dans notre cervelat, pour ne plus nous quitter. L'exemple de "Old Friend" est le plus parlant qui me vienne à l'esprit.

Alors d'accord, en concert on bloque facilement sur Tim Armstrong et son incroyable capacité à arborer une Gibson sans en toucher les cordes. Mais bon dieu, ce type a une voix à faire passer les chanteurs de Punk-Rock pour des enfants de cœur. Cette voix cassée, qui mange les mots et chante du nez, a quelque chose d'envoutant. Et puis, sérieusement, Lars Frederiksen (par ailleurs irréprochable sur les coeurs), Matt Freeman et Bret Reed sont là pour envoyer la sauce. Il n'y a qu'à regarder leur live à Tokyo pour s'en convaincre, me semble-t-il. C'est certes plus efficace que recherché, mais c'est parfaitement géré et assumé.

...And Out Come the Wolves est un incontournable du Punk-Rock des années 90 qui gagne a être poncé des heures durant.
Hexode
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le 21 juin 2012

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