Souvent comparé à Neil Young, dont il est l'un des sosies vocaux les plus ressemblants, Doug Martsch présente au moins une différence notable avec son glorieux aîné. Là où Young n'a jamais cessé d'aller et venir entre Harvest et Zuma, piégé pour toujours entre tornades sonores et accalmies acoustiques, Built To Spill n'a jamais songé un seul instant à résilier son abonnement à l'électricité. On retrouve bien sur ce sixième album cette tendance chronique à enfouir des trouvailles mélodiques sous quelques tonnes de guitares branchées à même la centrale, ce penchant pour les longues parties de distorsion pop à moitié improvisées. À partir de cette recette figée, Built To Spill ne cesse cependant de progresser en revisitant son propre passé. Et comme l'indique un titre en forme de paradoxe, Ancient Melodies Of The Future apparaît comme une sorte de Best Of entièrement constitué de nouveaux morceaux. Un peu plus enjoués, toujours plus limpides, les morceaux semblent encore gagner en densité et en efficacité. Huit ans après ses débuts, Built To Spill ne cesse donc de progresser en réinventant une fois de plus la formule du rock gaufrette : croustillant à l'extérieur, fondant dedans. Un groupe construit pour durer. (Magic)
Ce qui frappe au premier abord chez Built To Spill c'est son chanteur Doug Martsch. Sa voix si proche de Neil Young à la fois douce et torturée toujours prête à se briser au milieu des strates infinies de guitares. Cette voie le groupe de l'Idaho l'expérimente depuis le magnifique et incontournable "Perfect from now on" aux contours tapissés de mélodies saisissantes et de guitares à la fois bruitistes et psychedéliques. On retrouve sur leur dernier album ce talent mélodique. "Ancient melodies of the future" s'ouvre avec "Strange", ballade aux arpèges dissonants, pour suivre avec "The host" mélancolique et magnifique. "Happiness" fait figure de chanson pop efficace et simple dont certains Placebo et autres Blur feraient bien de s'inspirer. Toutefois, si l'on percoît sur la fin de "Alarmed" quelques ébauches expérimentales, déssinées par une improvisation au clavier agréablement bancal, le groupe délaisse au fil des albums ce qui fesait son identité. Où sont passées les parties instrumentales, les accélérations ruyantes, les changements de structures et de tempoqui à moment donné remettaient tout en question ? "Ancient melodies of the future" reste en dépit de cette frustration - réservéee au fan de la première heure - un bon album. Je vous invite à découvrir le reste de leur discographie.(indiepoprock)