Word of Mouf
6.7
Word of Mouf

Album de Ludacris (2001)

Avec « Word of Mouf » son deuxième album, sorti sous Def Jam en 2001, Ludacris passe à un niveau bien supérieur à celui de son précédent , « Inconegro », qui se résumait tout le long à un son purement South. En effet, Ludacris vise désormais un plus large auditoire sur tout le territoire américain, et même mondial de part les diverses couleurs musicales de cet album (bien que l'emprunte du dirty south soit plus que jamais présente).

Les beats et les thèmes étant plus variés, mieux travaillés, cela c'est ressenti dans son flow et ses lyrics qui se sont plus raffinés, comme dans "Rollout (My Business )", où il rap/parle avec une certaine envergure sur un beat qui à des faux airs de Salsa, Tango produit par Timbaland. Plus délirant également, Ludacris semble avoir mis de coté ses paroles gangstas de « Back for the First Time » et de « Inconégro », pour y privilégier les calembours, jeux de mots, et autres phrases à double sens qui laissent sceptiques.

Bien sur il y a de nombreux sons pour les club dans cet album, et des puissant morceaux ce qui fait la particuliarité de l'atmosphère sudiste comme « Go To Sleep », « Get Back », « Saturday (Oooh ! Oooh !) », « Block Lockdown », ou encore l'explosive collaboration avec Jermaine Dupri sur « Welcome to Atlanta » ; mais d'autres morceaux plus étonnants sont également, tel que « Cold Outside » avec une ambiance d'hiver, vent qui souffle, cloche qui sonne, son plutôt surprenant pour un album de Ludacris mais qui ne fait pas tâche sur l'ensemble.

Sur « Keep It On The Hush », aux influences plutôt gospel sur un fond d'orgue, Ludacris raconte à sa compagne les mérites qu'elle a de garder leurs relations secrètes, alors que dans « Cry Baby » il se la joue plus macho, plus ego-trip en racontant les dommages qu'il fait aux rappeur qui voudraient marcher sur ses pieds et qui emprunteraient le même style que lui. Mais mis à part les paroles et les excellents beat c'est surtout la manière dont il l'est dit qui fait le charisme de ses chansons. Mais dans « Word Of Mouth (Freestyle) » il y démontre également son véritable talent de rappeur, sur un fond de beatboxing posé avec claquement de langue à la Neptunes, il rap sans hargne mais avec classe tout en finesse et humour.

Puis il y a les morceaux plus calmes comme « Area Codes » véritable tube de l'été 2001 en duo avec Nate Dogg dans une ambiance ensoleillée où les lyrics parlent de fesses et d'alcool. « She Said » ; « Growing Pain », morceau samplé de la parfaite mélodie de William Bell sur « I Forgot To Be your Lover », où Luda parle avec émotion de son enfance et de ses potes avec lesquels il a grandi, en featuring avec Fate Wilson et Keon Bryce, ses amis, qui délivrent un excellent refrain : La nostalgie des jours passés se ressent, marqué par les cris d'enfants qui jouent ; bref une excellente track. A noté aussi la magnifique chanson « Freaky Thang », avec une mélodie latine à la guitare, bruit d'eau qui coule, pour une prestation remarquable de Ludacris et Twista toujours aussi rapide qui suit bien le rythme du métronome ; et le bon refrain de Jagged Edge.

Chaque track de cet opus est marqué par un style bien différent que ce soit avec les touches particulières que l'on connaît à certains producteurs comme Timbaland ( "Rollout (My Business)"), Organized Noize ("Saturday (Oooh Oooh!)", qui nous confèrent des productions appliquées et animées d'une rage certaine, Jazze Pha ("Area Codes ») dans une ambiance plus Westcoast au parfum d'été, de part les featurings beaucoup plus variés qui apportent leur teint de voix particulier avec entre autres Mystikal, Twista, la clique de Disturbing tha Peace ( I-20, Shawnna, Lil'Fate et Tity Boi) ou encore des crooners de renom pour les refrains comme Jagged Edge (« Freaky Thangs ») et Nate Dogg (« Area Codes »). Bref tout les ingrédients y sont pour que cet album soit apprécié de tous, et le résultat y est plus qu'impressionnant.
Bobby_Milk
8
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le 22 déc. 2011

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Bobby_Milk

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