The Lost Episodes
6.9
The Lost Episodes

Compilation de Frank Zappa (1996)

Vers la fin de sa vie, se sachant condamné, Frank Zappa décide de consacrer du temps à l'élaboration d'un projet de disque regroupant des morceaux musicaux se trouvant dans sa réserve d'archives, surnommée "The Vault" (La Voûte). Ce sera une anthologie retraçant un parcours musical démarrant à ses débuts en 1958 et se poursuivant jusqu'à la fin des années 70.


Le disque sera la première compilation à sortir de manière posthume en 1996. FZ mêlera parties parlées et musique pour nous offrir 30 titres à l'horizon assez vaste, des premiers jets de morceaux connus qui feront de ce disque une curiosité qui devrait intéresser toute personne attirée par son univers. Tout comme le paprika n'est pas essentiel à la réussite et à la saveur d'un plat, cet album ne l'est pas au regard de l'ensemble de son oeuvre, mais il ravira les zappaphiles les plus exigeants.


Les deux premiers morceaux datent de 1958, FZ avait alors 18 ans, et le disque débute avec un court extrait parlé de 22", suivi d'un morceau de blues parodique "Lost in a Whirlpool" où l'on peut entendre sa première collaboration avec Don Van Vliet (Captain Beefheart). Don y a une voix surprenante, variant les intonations du grave à l'aigu, à noter que le frère de Frank, Bobby, joue de la guitare rythmique sur le morceau.


Les morceaux s'enchaînent sans interruption, créant cette sensation d'unité unique qui fait la particularité de l'album, le tout étant considéré par FZ comme une seule grande composition.


Sur les trois courts morceaux suivants, datant de 1961, on peut entendre FZ à la guitare accompagné de vocalises absurdes de Ronnie Williams, puis alternativement Ronnie et Kenny Williams, les deux frères dont il est question dans le morceau de 1968 "Let's Make the Water Turn Black" racontant une histoire sur les crottes de nez dans l'esprit de cette chanson.


Un extrait de concert figurant sa première composition dans l'esprit d'Egard Varèse et datant de 1963 directement suivi de la première version de "Take Your Clothes Off When You Dance", en 1961, dans un style latin-jazz des plus réjouissants.


Les sept morceaux suivants datent tous de 1963 et enchaînent un nouveau morceau avec Don Van Vliet et sa voix caractéristique, un morceau "Run Home" entrecoupé des premières versions des morceaux doo-wop "Fountain of Love" et de "Any Way The Wind Blows" avant de se terminer par le morceau "Charva" où il joue de tous les instruments, voix, piano, basse et batterie.


Entre deux histoires anecdotiques, on a droit à deux morceaux intéressants et enregistrés en 1967 "Wedding Dress Song/Handsome Cabin Boy" où l'on peut entendre le marimba d'Art Tripp accompagné des Mothers.


Un court morceau au kazoo "The Big Squeeze", suivi de trois morceaux où Don Van Vliet donne de la voix, d'abord une pièce de création orale "I'm A Band Leader", suivi d'un beau morceau ressemblant étrangement à un morceau de Tom Waits, "Alley Cat" et d'un morceau de paroles enregistré en 1969, auquel Zappa a ajouté un morceau Synclavier en 1992 "The Grand Wazoo".


"The Wonderful Wino" enregistré en 1973, plonge dans le hard rock parodique. "Kung Fu nous propose un superbe morceau où Ruth Underwood aux percussions et Bruce Fowler au trombone nous enchantent. Puis c'est au tour de Jean-Luc Ponty de nous ébahir sur "RDNZL", ces deux morceaux datant de la même époque.


On est surpris par un morceau joué au synthé par FZ et datant de 1978, onsent bien qu'il a eu du plaisir à le composer, mais qu'il a eu du mal à l'intercaler sur un autre album, plutôt anecdotique, mais on a du plaisir à l'écouter ainsi intercalé dans ce projet.


"Inca Roads" vaut également le détour, ici une version antérieure de 3 ans de la version que l'on peut entendre sur l'album "One Size Fits All" avec la présence précieuse de Jean-Luc Ponty au violon, mais aussi d'Ian Underwood aux bois et de Bruce Fowler au trombone. Un violoniste peut en cacher un autre, et sur le morceau suivant "Lil' Clanton Shuffle", c'est Don "Sugar Cane" Harris qui nous gratifie d'un superbe solo.


De nouveau un changement d'atmosphère avec un morceau disco-funky "I Don't Wanna Get Drafted" datant de 1979, version différente du morceau qui termine l'album "You Are What You Is".


Et, pour finir en beauté cet album un long morceau de 12 minutes "Sharleena" qui contraste vivement avec la version de l'album "Chunga's Revenge", beaucoup plus courte, sortie la même année, c'est à-dire en 1970.

PiotrAakoun

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