Red Thread
Red Thread

Album de Keith (2006)

On reconnaît souvent un grand album dans sa faculté à se réinventer en permanence, à nous faire croire que l’on a compris d’emblée l’esprit du groupe pour mieux nous surprendre ensuite. Red thread complexifie sans cesse la vision, première que l’on avait de lui. Avec Keith, tout semblait jeter dès la bio qui nous précisait l’origine géographique du groupe (Manchester) et dès le premier titre, le Smiths-ien back There, brillant morceau au demeurant, mais qui devait doublement sceller le groupe dans le case post-bande-à- morrissey-et-marr. Car si Keith reste toujours pop, ils accolent sans cesse un nouvel adjectif à la définition que l’on pourrait donner à leur musique. Sexy et dansant sur Mona lisa’s child, obsédant à la manière des Stone Roses (Faces), plus direct et abrasif (leave it now), psyché version madchester (You), mutin et enlevé à la manière des Shins (Hold that gun), en nuances clair-obscur sur Unsold thoughts. Avec eux, le piano peut avoir des accents affectés, la voix une certaine morve toute britannique, le reste de l’instrumentation se charge de remettre dans le droit chemin les écarts éventuels. La rythmique mène un jeu brillant fait de carré, de syncopes jazz, de volte-face et d’inventivités permanentes. De même, l’instrumentation se montre sans cesse riche et imaginative et sort définitivement le groupe du schéma « ligne claire » des Smiths et consorts (The Isles cette année). Ajoutez à cela des mélodies et vous tenez là un des incontournables groupes pop de 2006.

denizor
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2006

Créée

le 9 sept. 2015

Critique lue 46 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 46 fois

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime