Queen of Denmark
7.6
Queen of Denmark

Album de John Grant (2010)

Mélancolie singulière et onctueuse au service de la grâce et de la mélodie

Ancien chanteur des déjà très bons Czars à la fin des années 90 jusqu'au mitan des années 2000, John Grant plonge dans la drogue et l 'alcool avant d'apparaître sous les lumières en 2010 grâce à ce Queen of Denmark fabuleux.
Il faut signaler l'enchainement d'une grâce absolue des 3 premiers titres - peu d'albums peuvent se targuer de débuter par un niveau d'écriture et d'émotions sonores aussi élevés ;
Aidé par le groupe Midlake, John Grant élabore un album appelé à devenir un classique.


Tc and honeybear:Le titre commence par une une très belle mélodie de guitare; La voix de John Grant s'y pose après quelques accords. Elle est claire et teintée de mélancolie. Une batterie tout en légèreté accompagne l'ensemble puis arrive après 1 minute 30 les chœurs qui emportent la chanson vers un premier sommet de beauté et de grâce .Le chœur redescend et on aborde un apaisement avec quelques notes de piano. On croit alors que la chanson se termine (on en est à seulement 2minutes 42) et puis non, la guitare reprend, accompagnée de ce qui semble être une flute. Le titre s'envole de nouveau avec le chant de Grant et de nouveau les chœurs. Retour du piano. Fermez le ban. Un titre parfait. On attend la suite.


Marz débute par une superbe mélodie au piano, puis la voix de john Grant qui remplit l'espace sonore de manière plus assurée. Alternance ensuite de séquence de violons , de chant et de piano et retour de la flute On nage en pleine grâce. La chanson s'achève; On se dit qu'on tient vraiment quelque chose. En trois mots : Mélancolique, bucolique et douceur.


On reprend la même méthode avec Where dreams go to die. Piano et voix délicate la chanson prend un peu plus son temps, jusqu à l'arrivée - à mon sens - de la plus belle mélodie chantée de l'album (Baby, you're where dreams go to die); Piano, cordes, batterie, chœurs, chant s'élevant vers le ciel, bref la totale.
Trois titres, trois uppercuts; On n'en peut plus ; Comment cela va t'il finir?


Sigourney Weaver s'ouvre avec une ligne de synthé pleine de charme. Le chant est au début encore délicat et mélancolique avant d'être plus marqué; On entend dans ce titre de la guitare électrique, quelques notes de basse,toujours du piano, un passage de synthé très harmonieux à (2 min 17) et même quelques notes semblant provenir directement de l'espace.


Les deux titres suivants bien qu'intéressants me touchent moins.Chicken bones repose en partie sur une guitare funky avec effet wah wah, et Silver platter Club sur une ambiance plus cabaret avec piano et cuivres.


It's easier est un très belle chanson avec un accompagnement feutré et un chant qui débute par un murmure et qui s'épanouit au fur à mesure. Au 3/4 du titre les lignes de synthé repointent leurs bouts de nez pendant quelques secondes... encore un titre qui vous emportent et sur lequel coeur et âme chavirent.


Outer space est digne des morceaux du début de l'album. Belle ouverture au piano vite suivie d'une très belle mélodie vocale puis d'un synthé insolite et lancinant. J'aime beaucoup la façon qu'a John Grant d'appuyer la fin de ses vers par ses "éh éh éh éééh", "oh oh oh oooh" et "ah ah aaah".


Jc hates faggots est un mélange de raffinement, d’électro pop sensuel autour d'un thème qui touche de manière particulièrement personnel le chanteur ( homosexuel dans un milieu familial catholique très pratiquant).


La voix de john Grant sur caramel me fait beaucoup penser à celle de Jeff Buckley. Chant torturé, piano et retour des notes de l'espace puis le passage de synthé le plus long de l'album (avec des faux air à la "shine on you crazy diamond" de la deuxième face)


Leopard et Lamb commence par un clavier inhabituel évoquant presque le début d'une chanson de disco connue. La chanson est une divagation sensuelle mélangeant orchestration et murmure, temps calme et passages plus enjoués.


Ce voyage si onctueux avec l'ami John s'achève avec Queen of denmark, une complainte remplie d'ironie fulgurante "Je voulais changer le monde mais je n'arrivais même pas à changer de sous vêtements".


Bref vous l'aurez compris, j'adore cet album. Haut la main premier des listes de fin d'année.
D'ailleurs le magazine Mojo l'a lui aussi sacré album de l'année 2010.

cedric-abadie
10
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le 19 nov. 2016

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Cédric A

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8

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