On ne va pas tourner autour du pot : le deuxième album de Konki Duet est un must. Que ce soit pour l’amateur de pop ou pour l’amateur de musique tout simplement. Une œuvre riche et fragile, légère seulement en apparence et au final très forte. La grande force de de Konki Duet est de mêler des éléments à proprement antinomiques dans une musique qui semble au premier abord composé par des jeunes filles modèles. La pop de chambre (avec cordes, cuivres, vibraphone…) est plus que jamais luxuriante, elle n’en est pas moins chaotique, faite d’arrangements pouvant virer bancal ou dissonant d’un frottement d’archet. La présence à la production de F.Lor (ex Purr et toujours NLF3 trio) n’est peut-être étrangère à ce regard biaisé où tout ne semble pas écrit comme sur du papier à musique.La pop bucolique Daylight cache en son sein des accents plus durs. Il y a une violence en elles latente comme chez Mansfield.tya. Il y a la même fragilité à fleur de peau que sur les albums de Cat power.
Cela n’éclate jamais, mais elles composent leur musique sous un ciel d’orage. Ce n’est pas pour rien que les 3 jeunes femmes reprennent No one knows de Queens of the stone age dans en forme de ballade mais reprenant la dynamique stoner des Américains. Presque une prouesse. La musique de Konki Duet est parfois acidulée, naïve comme du April March, Claudine Longet (Sarah) ou la pop nippone (la voix de Kumi y est pour beaucoup dans ce sentiment). Sur la longueur de l’album, elle révèle une mélancolie insondable (Birds). On avait parler de musique progressive de chambre à l’époque de leur premier album Il fait tout gris, le qualificatif toujours de mise à l’écoute de titres comme Une chanson pour Neil Young ou Vanilla girl, tous deux en perpétuelle évolution pour notre plus grand plaisir. Konki Duet est aussi capable de pondre avec Inflammable, un beau single, lumineux comme une pépite. Bravo mesdemoiselles.