
Peu de mots peuvent traduire sans trahir l'intensité pétrifiante de la musique de Jeffrey Lee Pierce et de son Gun Club en 1982, dont on disait à l'époque qu'elle arrêtait les conversations : il s'agit peut-être là de retrouvailles inattendues avec la texture essentielle, primitive, naturellement sauvage du blues et du rock'n'roll. Ce disque n'a pas d'âge, parce qu'il vient de la noire origine du mal qui nous ronge, et ses balancements et ondulations rituelles sont de la pure sorcellerie, sans aucun recul possible pour l'auditeur.
[Critique écrite en 1990]