Cette chronique est la seconde d'une série basée sur une recommandation d'album que je ferai dorénavant chaque mois. Je demande à qui le désire de me fournir deux mots qui lui ont été inspirés à l'écoute de l'album choisi. Avec les mots récoltés (mis ici en gras), je tenterai d'écrire ce billet, que vous aurez, j'espère, du plaisir de lire. J'implore, aussi, votre bienveillance devant la construction poétique de ma prose et vous livre donc le résultat de cette seconde récolte :

Pour cette chronique, les avis ont été plus tranchés ... et les expressions proposées plus imagées, cela pouvant indiquer l'originalité de l'album et surtout qu'il n'a pas laissé indifférent. Les mots les plus marquants allant de farfelu à émouvant pour ce qui est du ressenti positif. Certains évoquant des "farces et attrapes"ou parlant de réinvention de l'épicure musicale, rien que ça ! C'est finalement le côté désuet de l'album qui a le plus été évoqué, mais aussi son côté surréaliste et humoristique. Pour d'autres, la minorité heureusement, l'écoute a été un vrai calvaire, l'album leur semblant amphigourique, ennuyant, fuyant, gênant jusqu'à l'imperméabilité, vieillot jusqu'à provoquer la souffrance ... un cri du coeur venant des profondeurs allant même jusqu'à brailler "vivement le suivant" [de disque] !

Ce qui me séduit le plus est l'absurdité et l'humour noir des chansons sur les chiffres et je ne résiste pas à la tentation de vous en intercaler quelques-unes :

Ne crie pas comme ça, non, ne pleure pas / Parce que l'autobus t'as arraché le bras droit / Ce n'est pas très bien, mais il t'en reste encore UN.
On sait se consoler mieux quand on est amoureux / On ne voit pas le temps passer quand on est ensemble / Mais du fromage , on en mange davantage quand on est DEUX.
Toi, avec tes yeux de crème anglaise, avec ton imper bleu marine / Moi, avec mon couteau éplucheur, quand je fais la cuisine / Toi et moi, avec ton vieux papa ça fait TROIS.

Et, comme tous les goûts sont dans la nature, c'est le monde malicieux de l'enfance et l'esprit loufoque, espiègle et désinvolte, qui a surgi pour certains sous la forme d'un jardin miniature , alors que pour d'autres, à l'image de la pochette incongrue et succincte, ce sont des alevins réhydratés qui aura frappé leur esprit. En tout cas l'humour folâtre et absurde ne leur aura pas échappé.

Si le coeur vous en dit, vous pourrez toujours déguster en hors d'oeuvre ces amuse-gueules sonores, humoristiques et baroques dans un saloon pittoresque ou, mieux encore, comme dans un dessin animé, en sautillant dans un vieux tacot ... cela apportera une touche nostalgique, et comme le propose un des membres, vous pourrez ainsi allègrement vous remplir la panse de cette pop de chambre.

Et même si tout cela peut vous sembler confidentiel, le côté narratif, urbain et décalé devrait, malgré tout, ravir la plupart des branchies.

P.S. : à noter, qu'un d'entre vous s'est cru obligé de regarder le film "Camping" (réf. aux Flots Bleus) ! Ce n'était absolument pas mon propos et je regrette infiniment de lui avoir fait subir (involontairement) ce visionnage. Je lui présente donc sincèrement mes plus plates excuses pour ce quiproquo.

Alpha60 (hors d'oeuvre) - Aurea (humoristique, farfelu) - BoLg DuDe (vieillot, souffrance) - Chr_Z (urbain, décalé) - dagrey (pittoresque, baroque) - Dave Brubeck (narratif, émouvant) - Dröm (enfance malicieuse) - Epitaph (farces et attrapes) - Esopat Pauchet ( fuyant, ennuyant) - JeanG55 (sautillant, vieux tacot) - Khyber (espiègle, désinvolte) - Laughing Stock (pop de chambre) - LongJaneSilver (succinct, incongru) - Mushroom-Man (humour, absurde) - nico94 (loufoque, désuet) - Ouigfio (gêné, imperméable) - Pat-project (farfelu, confidentiel) - PaulDenton (alevins, réhydratés) - Raider55 (surréaliste, désuet) - Saint-John (amuse-gueules sonores) - takeshi29 (vivement, suivant) - Théloma (folâtre, amphigourique) - Tondjo Tondjo ( réinvention de l'épicure musicale) - Toshiba (camping) - Yeahmister (jardin miniature) - youli (panse, saloon) - Zolo31 (nostalgique, dessin animé)

Créée

le 9 mars 2023

Critique lue 195 fois

18 j'aime

10 commentaires

PiotrAakoun

Écrit par

Critique lue 195 fois

18
10

Du même critique

Paris, Texas
PiotrAakoun
10

Critique de Paris, Texas par PiotrAakoun

Ce film représente quelque chose de très particulier pour moi ... je l'ai vu à sa sortie en salles en 1984 et il m'a directement interpellé, je n'avais que 22 ans à l'époque et je ne pense pas que...

le 25 janv. 2015

55 j'aime

20

Voyage au bout de l'enfer
PiotrAakoun
8

Critique de Voyage au bout de l'enfer par PiotrAakoun

Film très ancré dans son époque et surtout très américain dans sa conception, il présente à mes yeux autant de qualités que de défauts. Il peut autant plaire ou agacer pour les mêmes raisons. Le...

le 3 févr. 2013

47 j'aime

20

Barberousse
PiotrAakoun
9

Critique de Barberousse par PiotrAakoun

J'ai pris beaucoup de plaisir à revoir ce chef d'oeuvre de Kurosawa en tentant d'analyser tout ce qui m'a plu ... D'abord du point de vue esthétique, les cadrages sont par moments géniaux : à ras du...

le 3 mars 2013

39 j'aime

4