Sur SC, personne n'a rien écrit sur cet album monument ? Je sais bien qu'il est de bon ton de cracher sur ce qui est populaire et commercial mais on ne peut pas ne pas avoir d'opinion sur cet album. Du mépris pourquoi pas mais ignorer c'est encore pire.
Avec une telle intro vous imaginez bien que j'apprécie ce Frederick-Goldman-Jones. Trêve de banalités sur les qualités du disque je vais me risquer à vous dire que c'est avec lui que j'ai vraiment appris à apprécier Goldman. Avant, comme tout le monde je connaissais les tubes sur 45 tours Là-bas, Il suffira d'un signe, et tant d'autres. Bon je me prends un bon coup de vieux là... Avec cet album que m'a fait découvrir ma soeurette en 1990, j'ai enfin pu écouter toutes les chansons et lire les paroles.
Par exemple, 27 ans après je suis toujours étonné par la profondeur du texte de "Né en 17 à Leidenstadt" qui se marie si bien à la musique. Idem pour la dernière chanson en solo "tu manques" qui ne peut qu'émouvoir tous ceux qui ont connu des deuils.
Le concept de l'album est de proposer des trios sur des chansons originales de Goldman. Les voix de Jones et Fredericks s'associent parfaitement et donnent un cachet très particulier à l'ensemble même si sur les albums précédents de JJG ils intervenaient par petites touches. Le fait de les entendre en trio sur la durée rend l'ensemble très harmonieux. Heureusement, certaines chansons leur offrent des instants solos où ils peuvent retrouver leur talentueuse individualité. Carole Fredericks me semble mieux servie à ce petit jeu mais sans doute est-ce dû à son timbre si reconnaissable et imposant.
Comme pour montrer la rupture avec la période révolue (pour un temps au moins) le single de lancement, "Nuit", est loin des tubes goldmaniens classiques alors que l'album n'en manque pas. A peu de choses près le même choix atypique sera fait avec "Sache que je" sur l'album En passant.
Pour revenir à celui-ci, le son a finalement assez bien passé l'épreuve du temps puisque peu de sons issus des années 80 (sauf exception*). Au contraire pas mal de rock et de guitare. Hormis "Né en 17.." déjà cité j'ai toujours eu une prédilection pour "Peurs"* dont la thèmatique sera réexploitée à l'occasion par l'auteur.
Enfin, si je devais donner un point négatif cela concernerait l'utilisation abusive du terme "amour" dans le titre des chansons par ailleurs excellentes : "C'est pas d'l'amour", "Je l'aime aussi" et "Chanson d'amour (...)". Du coup j'ai toujours eu du mal à ressortir d'emblée la mélodie des deux dernières en lisant uniquement les titres. Bon c'est du détail vous en conviendrez.
Cet album c'est surtout un témoignage inestimable du talent de choriste et interprète de la regrettée Carole Fredericks qui apporte une puissance incroyable à certains titres. Le dernier morceau "Tu manques" n'a ni été écrit pour elle, ni interprété par elle mais à chaque écoute il sonne désormais aussi un peu pour nous rappeler son absence.

SebastienBrassart
9

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le 9 mars 2017

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