Franky Knight
7.4
Franky Knight

Album de Émilie Simon (2011)

L'ode d'une princesse à son chevalier.

Il y a des jours gris, pluvieux, des jours de brise et d'écume, des jours de soleil rougeoyant qui réchauffent le cœur. Il y des instant de paix, des instants de grâce, des instants mélancoliques qui viennent vous remuer l'âme, creuser en elle des gouffres qui réclament des sentiments disparus.


Il y a des flammes et des sons chauds, des perles de pluie et des voix chaloupées, il y a des battements subtils, des roulements emportés, des silhouettes qui s'échappent et des courbes retrouvées... Il y a une présence qui fut, qui persiste, qui s'échappe, revient. Se blottir...


Et puis il y a Franky Night d'Emilie Simon, sorti un 5 décembre qui m'a apporté en une seule soirée toutes ces émotions confondues. Et bien plus encore...


BO du film La délicatesse, cet album est dédié à un être cher disparu, le chevalier de la Bjork française, le compagnon de la Kate Bush Montpelliéraine, cessons les comparaisons. Emilie Simon va au delà des parallèles faciles.


Franky Knight est un recueil de chansons d'amour, doux et impudique, aux mélodies entêtantes et habité par une passion qui, on s'en rend compte alors, était absente de ses précédentes productions, du moins de cette façon aussi simple, brute, évidente.


Alternant comme à son habitude l'anglais et le français, les mots d'Emilie Simon sont plus simples pour mieux véhiculer l'émotion. Par delà ses rythmiques toujours aussi triturées, ciselées, sa musique est également plus dépouillée, plus acoustique, plutôt que des cordes, xylophones et cuivres... Et ce piano qui ne la quitte plus.


On aurait pu s'attendre à un album sombre et âpre, boursouflé de douleur, maculé de morne. Il n'en est rien. Si une poignante mélancolie, un manque béant habite cet album, il n'en est pas moins lumineux, presque joyeux.


Parmi tous ces titres proposés dont pas un n'est à minorer, j'avoue une tendresse particulière pour la ballade Sous les étoiles, comptine de l'amoureuse esseulée basculant par une pirouette rythmique dans l'ode du souvenir qui guide et transcende.


Un superbe album, peut être son meilleur, c'est presque triste à dire. Juste un peu trop court...


Vivement la tournée.

Hypérion
9
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le 20 déc. 2011

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Hypérion

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