1 an après...

Avant l'immense WUNNA, il y eu ce monument sous-estimé.

Après le trio "Drip Season", "Drip Or Drown" et "Drip Harder" avec son compère Lil Baby, est sorti, il y a un peu plus d'un an, le sous-estimé et pourtant monumental, DRIP OR DROWN 2.

Gunna était un petit peu attendu en 2019. Déjà parce qu'il est le petit protégé du GOAT Thug, puis parce que l'on avait déjà eu droit à quelques grands titres de sa part (Drip or Drown, Top Off, Don't Give Up, Helluva Price, Almighty, Space Cadet entre autre) et de featurings pour les plus grands (Yosémite, Chanel, Tomorrow Til Infinity, No Time, Wild Wild West...).

Alors Pourquoi DOD2 est si fort?

D'abord, le projet marque une osmose artistique avec Wheezy et Turbo. Indéniable. Dès le premières secondes de Wit It, les sonorités vaporeuses et le souci du détail percutent les sens. Et ce sera le cas tout au long du projet. C'est remarquable.
Gunna marmonne des mots flous d'une manière mélodiquement calme, mais enthousiaste.
Les lyrics de la majorité de l'album sont comme une toile typiquement enchevêtrée d'un discours plein de vantardises citant des noms de designers, de voitures de luxe et d'un soupçon de menaces. Rien de vraiment nouveau mais à travers les rythmes des beatmakers talentueux, cela devient jouissifs et il serait criminel de s'en priver.
Gunna contrôle plus que jamais son flow même s'il paraît rapper comme s'il était fatigué. Il y a une qualité assoupissante mais jamais terne dans ses performances, en accord et en intensité, cette fameuse voix particulière qui se tourne et se tord en continue est fascinante.
L'intégralité de DOD2 a une grande cohésion d'une piste à l'autre, et une production unique sur chacun des rythmes. Chaque rythme est extrêmement accrocheur. Chaque ligne est directe, et ses mélodies mélangées à sa voix légère mais granuleuse coulent incroyablement à l'oreille.
D'ailleurs, l'écoute au casque est vivement conseillé.
Gunna fournit une grande synchronisation lyrique avec sa voix et nous pouvons remercier Drake pour ça. Car tout comme Drake, Gunna est capable d'équilibrer des paroles mélodiques qui rendent difficile de dire s'il chante tous ses vers ou les rappe. Cette technique que Gunna maîtrise magistralement et qui est le pain et le beurre de l'album.
Cette technique fournit à l'auditeur un plaisir addictif.
La force du projet, comme je le citais plus haut, réside dans les détails. Vous ne les synchronisez pas nécessairement à la première écoute mais s'ils n'étaient pas là, tout changerait.
Que ce soit la façon dont les ad-libs de Gunna saignent dans la ligne suivante, donnant à l'ensemble du projet une sensation brumeuse, presque psychédélique, ou les tournures de phrase uniques qu'il évoque pour décrire son monde opulent, il est clair que beaucoup de soins ont été apporté à cet album.

DOD2 a quelque chose d'expérimental et d'hypnotique.
Moins facile d'accès que WUNNA mais au final plus représentatif de l'ADN Gunna, voilà une expérience sonore épatante et incomparable qui pousse à l'introspection et à la lévitation mentale. Rien de moins.