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7.2
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Album de Beach House (2018)

Le septième album du duo américain, annoncé un 14 février (14/02 donc 14 divisé par 2 égal 7), joue sur tout un tas de symboles obscurs (et assez gratuits, il faut le dire) sur le chiffre 7. Au-delà d’ajouter simplement une aura de mystère autour d’un disque et d’un groupe déjà par essence « voilés », ce jeu témoigne de l’intelligence avec laquelle Beach House joue désormais de sa propre image, en bons héritiers de la dream pop et du shoegaze des débuts.


Merveille de douceur sombre, leur nouvel opus ajoute un superbe chapitre à une discographie sans faute érigeant au rang d’art la plus subtile des variations. Ici, grâce au savoir-faire de Sonic Boom (ex-Spacemen 3), qui y connaît un rayon en volutes et ambiances trippy, ce « 7 » retrouve à la fois la grâce mélancolique des grands espaces sonores de « Bloom » et de « Depression Cherry » et les bizarreries shoegaze presque expérimentales de « Devotion » ou « Teen Dream ». Ainsi, la transition périlleuse mais maîtrisée entre le très MBVien « Dark Spring » et le rêveur « Pay No Mind », qui opère un ralentissement cinétique en totale apesanteur, quelque part entre les Cocteau Twins et les Cure de Disintegration. La face A est de très haut vol, complétée par le beau et étrange single « Lemon Glow », par le dissonant « Dive » et surtout par un bijou de pop noire et naïve comme seul ce groupe en a le secret, « L’inconnue », et son texte en français déclamé avec une candeur enfantine par Victoria Legrand.


Côté face B, il faudra sans doute plusieurs écoutes à l’auditeur pour être tout à fait convaincu par des morceaux moins évidents, aux rangs desquels « Black Car » avec son final percussif et électronique et bien sûr le sublime « Last Ride » sortent toutefois du lot. Avec ce soixante-dix-septième morceau de leur discographie studio, Beach House confirme une nouvelle fois son talent pour finir en beauté (voir « Irene » sur « Bloom » ou « Days of Candy » sur Depression Cherry) et pour nous laisser avec un message crypté en forme d’hypothétique adieu. Espérons que comme à chaque fois pour le moment, ils reviendront. En attendant, le disque est disponible en écoute gratuite sur Youtube, et chaque morceau s’accompagne d’un clip somptueux et hypnotique en noir et blanc, hommage à l’op-art.

Krokodebil

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